Petit par la taille – une certaine gauche décidément bien aigrie n’a trouvé naguère que ce détail physiologique pour le moquer- mais grand par son projet, bien plus, par sa vision, Nicolas Sarkozy, qui pour autant n’est pas un Parfait nous offre ce que nous attendons depuis longtemps : une frontière à dépasser au sens, au grand sens américain du terme. Son succès du premier tour est triple : il parvient à ramener au bercail d’une démocratie réconciliée avec elle-même (le taux de participation en témoigne) une bonne partie des égarés de l’extrême-droite, privant au passage la gauche de l’épouvantail « fasciste » qui lui tenait lieu de programme (même si d’ailleurs le « tout sauf Sarko », tout aussi indigent, se substitue aussitôt au « tout sauf Le Pen) ; il accule la gauche socialiste « dans les cordes », en la contraignant à un débat public national projet contre projet qu’elle souhaitait éviter et pour cause, prise depuis un siècle entre sa rhétorique révolutionnaire et ses « conversions social-démocrates » sans cesse repoussées. Désormais, il faudra choisir entre les appels du pieds aux extrême-gauches ou une Strausskahnisation impossible car marginale dans ce parti de notables ; à cet égard, et c’est le troisième succès de Nicolas Sarkozy, il dispute enfin aux socialistes cette fibre populaire et sociale qui semblait leur propriété inaliénable et qui a toujours existé dans la droite « bonapartiste » au sens rémondien du terme. De fait ,en une étrange revanche de l’Histoire, face à l’impossible conversion « allemande « ou « scandinave » du PS français, c’est la droite qui opère ce virage en fondant un social-libéralisme que ni Tony Blair ni Angela Merkel ne pourraient renier ! Et comme Otto de Habsbourg, dernier descendant de cette grande famille multi-ethnique et ex-député européen aimait à rappeler qu’il se sentait autrichien, croate et hongrois, nous pouvons enfin être fier d’être français et européen et condamner tous les replis communautaires, qu’ils soient idéologiques ou religieux. Petit-fils d’immigré italien des années trente, descendant par les De Cadenet de notre ancêtre juif Isaac Carcassoni, j’ai voté pour ce français d’orgine hongroise mille fois moins xénophobe que monsieur Mélanchon. Mais, sans doute suis-je devenu, avec Max Gallo, André Glucksmann, Simone Veil ou Alain Finkelkraut, un fasciste sans le savoir !!!
3 commentaires:
Voyage aux frontières du délire d’interprétation : au sujet des amitiés de Jospin Père avec Marcel Déat
Juste une image. Lionel Jospin. Assis. Imperturbable. Inexpressif. Pendant que dans le Stade de France la Marseillaise est huée et que des spectateurs crient " Vive Oussama ben Laden ". Les dits spectateurs étaient, bien sûr, ceux que, dans les journaux, on appelle " les jeunes " (ne dites surtout pas maghrébins, vous seriez aussitôt traité de raciste). Pour les récompenser d'avoir transformé de nombreux quartiers de banlieue en zones de non-droit, de trafics louches et de banditisme, on leur avait distribué des billets gratuits. Il faut bien qu'entre deux vols à l'arraché et deux deals de drogue, ils s'amusent un peu, n'est-ce pas ? Sur le papier, ils sont français, mais s'ils doivent sortir leur drapeau, celui-ci aura les couleurs de l'Algérie.
Lionel Jospin n'a rien dit, non. Parce qu'il sait que les socialistes français de tous les bords, de lâchetés en compromissions, de manœuvres électorales minables en dissémination de la haine de l'Occident par manuels scolaires interposés, récoltent ce qu'ils ont semé et s'apprêtent à nous faire vivre dans ce qui sera, bientôt, un pays occupé, soumis, réduit à la ruine par la peste islamique. Lionel Jospin n'a rien dit parce qu'il déteste lui-même sa propre civilisation.
Quand je vois Jospin en ce moment, quand je vois les socialistes couleur rose partouze, les communistes couleur de sang, les verts couleur de moisissure, quand je lis ou quand j'entends divers journalistes couleur prostitution, je ne peux m'empêcher de penser à une autre triste époque vécue par ce pauvre pays. N'en déplaise aux falsificateurs, ce sont les mêmes qui ont proclamé, dans la joie, la gabegie et la grève, les congés payés : pendant que de l'autre côté du Rhin les Allemands adeptes de cet autre socialisme que fut le national-socialisme construisaient les chars avec lesquels ils allaient mener leurs futures invasions. Ce sont les mêmes qui, tels des serpillières sales ou des entôleuses exaltées, ont créé la Milice, gouverné à Vichy, décrété les rafles antisémites, et incité à la délation la plus émétique.
Quand je vois Jospin, je pense à Marcel Déat, si pacifiste, ô si pacifiste, qu'il ne voulait pas mourir pour Dantzig avant de hurler à en crever son admiration immodérée pour les œuvres complètes de son Fuhrer, Adolf Hitler. Je pense à Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis qui finira lui-même par vénérer tant le national-socialisme et ses accomplissements humanistes, si humanistes, qu'il mourra, criblé de balles, revêtu d'un bel uniforme allemand. Je pense à Pierre Laval, chef de gouvernement aux ordres de l'ennemi et père du Service du Travail Obligatoire. Je pense aux collabos, et que les collabos les plus veules et les plus cauteleux des années quarante étaient des socialistes déjà. Je pense aux intellectuels qui bordaient le convoi : Pierre Drieu La Rochelle, par exemple, auteur d'un inoubliable livre appelé " Socialisme fasciste " que je pourrais soupçonner Jospin d'avoir lu et gardé sous son oreiller pendant les années rêveuses et acnéiques où il songeait à tous les génocides qu'aurait pu commettre Leon Trotsky si Joseph Staline n'avait pas pris la place qui aurait dû revenir à l'immortel créateur de l'Armée rouge et du massacre de Cronstadt.
Collabos un jour, collabos toujours. Que voulez-vous, les socialistes aiment çà, la collaboration. Rien de ce qui cherche à nuire à la dignité de l'être humain ne leur est étranger. L'ignominie pour eux est une habitude, et la soumission obséquieuse aux ennemis de l'Occident une sorte de réflexe pavlovien. En voyant les drapeaux algériens flotter sur le Stade de France, je suis presque certain que, ne serait-ce qu'une seconde, Jospin a pensé au temps, pas si lointain, où des socialistes portaient les valises du FLN et contribuaient, déjà, à la destruction de leur propre pays et au geste noble du terroriste qui pose une bombe dans un lieu public avant de contempler, heureux, les corps mutilés, déchiquetés par l'explosion. Jospin était trop jeune à l'époque pour avoir porté des valises lui-même, mais il sait que les années de pillage de l'Algérie par des dirigeants socialistes et ignobles (pléonasme), c'est un peu leur œuvre à eux, les porteurs de valise. Il sait que le fait que, certains soirs, la France ressemble à une terre étrangère à la France, c'est son œuvre à lui et à ceux qui l'entourent, eux, les successeurs des porteurs de valise.
Et vous devez comprendre à partir de là que ce n'est pas un hasard si Jospin a tant de difficultés à prendre une position claire dans le combat qui s'amorce entre civilisation occidentale et islamisme : chef de gouvernement d'un pays occidental, un fragment de son cœur qui ressemble à sa jeunesse, trouve vraisemblablement des qualités à l'islamisme, et un autre fragment de son cœur qui ressemble à son âge mûr lui dit, sans doute, que l'islamisme est bien compréhensible, et qu'il faut s'y préparer. Déat ne voulait pas mourir pour Dantzig, Jospin ne veut même pas se dresser pour Paris. C'est intéressant.
Anonymus, que je comprends en vous lisant le choix de l'anonymat, quoique j'aimerais connaître le porteur d'une si belle colère...Je ne partage pas tout mais je le confesse beaucoup de votre ressentiment à l'égard d'une gauche socialiste d'autant plus aigre que, quoique d'ailleurs il puisse arriver le 6 mai, elle sait que le mensonge sur lequel elle a construit sa légende depuis près d'un siècle est en passe de s'effondrer. De fait, elle est prête cette gauche de la société du spectacle à tous les suicides, jusque et y compris conforter les barbares du 93 dans leur "mal-être social et affectif" et -ce qui ne disculpe pas G.Bush de ses erreurs et de ses ambigüités- les chiites de téhéran dans la "juste cause de l'appropriation de leurs matières premières" (les femmes de Chiraz ou d'Ispahan doivent apprécier!!). Ce n'est pas pour rien que Glucksmann s'est rallié à Sarkozy: précurseur, dès les années 1970 de la dénonciation des génocides communistes que l'intelligentsia de gauche (et pas seulement communiste) continue à évoquer avec la bouche en cul de poule, il sait -famille oblige- ce que totalitarisme veut dire et, en particulier, que si les fascismes n'ont duré que 20 ans pour l'Italie et 12 pour l'Allemagne, la pensée totalitaire perdure après près d'un siècle de communisme oriental. Diaboliser Sarkozy, c'est, ne vous en déplaise Madame Royal, renouer avec les bons vieux procès politique staliniens, fondés sur l'humiliation et la délation de l'adversaire. Non, en effet, les fachos ne sont pas toujours ceux qu'on croit.Quant à notre identité nationale, j'y consacrerai un rebond bientôt. Ma théorie vous le savez, est qu'il n'y pas d'autres distinction entre le PC (en agonie lente) et le PS que ce qui ressortit de la stratégie politique. Les socialistes sont pour beaucoup des communistes qui n'osent s'afficher en tant que tels. Les socialistes ne se sont jamais remis du Congrès de Tours! Le discours anti-libéral les a démasqué comme les démasque l'appel à voter ségo de Laguiller ou de Buffet. Il faut aux socialistes un ennemi déclaré qui les identifie puisqu'autant ils ne parviennent pas à s'identifier eux-mêmes: mais Le pen est mort; reste Sarko mais la sauce ne prend guère. Alors, le grand écart de Trotski à Lecanuet!!
Hélas, Ségolène Royal n'est pas Sylvie Guillen!
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