RETOUR A TURIN I (NOVEMBRE 2022).
CAFES, ARCADES ET PASSAGES
L'été dernier déjà, la ville m'apparut automnale, pavesienne en somme, tant la chaleur s'estompait dans le dédale des arcades, le long du Pô immobile, aussi nobiliaire que les longues places monumentales, mais il me fallait le froid sec de novembre et ces crépuscules rapides avec ses lumières angulaires si belles, embrasant puis comme dévorant la ville au point qu'on pouvait imaginer ne pas la retrouver le lendemain, comme à Saint-Pétersbourg avec laquelle elle partage ces horizontalités immenses interrompues ça et là par quelque Mole Antonelliana, sorte d'Amirauté montant la garde face à l'océan alpin. Mais c'est Prague cette fois-ci qui me sauta au visage, Prague et Budapest plus que Vienne, définitivement ensablée dans sa Chantilly européiste, Prague et Budapest au temps des cafés littéraires et de toutes les errances, Trieste aussi, et Belgrade, et Zagreb....On aura compris que Turin me ramena soudain à ma désormais seule patrie ( intérieure): la Mitteleuropa. Turin la piémontaise conserve cette lenteur militante et cette mélancolie souriante des villes littéraires, pour quelque temps encore.
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