Péchiney, où des proches de Mitterrand usèrent d’un délit d’initié pour spéculer sur les actions de cette grande entreprise, privatisée par Edouard Balladur. Et j’en passe…
lundi 8 avril 2013
STAVISKY.
Non, on ne passe rien à la
gauche, on ne passe rien à ceux qui ont fait de la vertu la clef de voûte de
leur posture politique depuis la révolution Française et se vautrent,
régulièrement, dans leur propre escroquerie intellectuelle devenue escroquerie
tout court. Il est des « affaires » plus emblématiques que les
autres, en cela qu’au mensonge elle adjoignent le mépris, mépris de l’Etat,
mépris des lois, mépris des hommes. Le sourire de M.Cahuzac en entrant chez le juge auprès duquel il
s’apprêtait à passer aux aveux, joint à son intention de revenir au Palais
Bourbon comme si de rien était en disent long sur la sincérité des « ravages »
que lui infligeraient ses mensonges. Il est vrai qu’un chirurgien esthétique
connaît l’usage des masques et la rhétorique des faux-semblants. Faut-il pour
autant, comme ces jeunes socialistes, s’étonner de cette Chute ordinaire de
donneurs de leçons professionnels dont la devise reste : faîtes ce que je
dis, mais ne dîtes pas ce que je fais ?
Ceux qui ont vécu
« live » les années Mitterrand se souviennent bien sûr, parmi
d’autres, de l’affaire Bérégovoy, Ministre de l’Economie et des finances au
début des années 1990 : imposant une politique déflationniste de rigueur à
des Français déjà plombés par la crise, on apprenait qu’il s’était fait prêter
un million de francs par l’homme d’affaire libanais Samir Traboulsi –une
« connaissance » sur le yacht duquel le Ministre avait passé des
vacances- pour retaper son appartement du XVI° arrondissement. Un peu plus
tard, ce fut l’affaire
Péchiney, où des proches de Mitterrand usèrent d’un délit d’initié pour spéculer sur les actions de cette grande entreprise, privatisée par Edouard Balladur. Et j’en passe…
Sur plus d’un siècle, nos
républicains passent du scandale des décorations (sous le III°) à l’affaire
Cahuzac, en passant par l’affaire Stavisky (toujours la III°). On sait bien sûr
que cet escroc de haut vol entraîna une bonne partie de la classe politique
dans le « montage » du Crédit Municipal de Bayonne. La gauche, connue
pour sa mémoire sélective, ne se souvient que du 6 février 1934, prolongement
de l’Affaire à droite et surtout à l’extrême-droite, oubliant que le suicidé de
Chamonix entraîna dans sa chute des politiques de tous bords. Rue de Solferino
(et dans les manuels scolaires bien-pensants), on ne se souvient que du
« sursaut moral » du Front Populaire !
Pourtant, ce que le 6 février,
au-delà de la tentation « fasciste » révèle, c’est aussi la colère
sourde d’un peuple méprisé et la tentation de la transgression. Comme l’affaire
Stavisky, l’affaire Cahuzac outrepasse le seuil de tolérance des Français. Avec
5 millions de chômeurs, 10 millions de travailleurs pauvres plongés dans un
désespoir pour le moment silencieux, nous sommes, je le crains, à l’aube d’une
insurrection civique et d’une révolution conservatrice dont les dernières
manifestations de masse- contre le « mariage pour tous » au
départ-offrent un avant-goût. Faut-il rappeler que le droit au soulèvement
contre l’oppression est inscrit…dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du
Citoyen?
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