mardi 29 octobre 2013
CLIMAX: PREPARATION A SCIENCES-PO PARIS (CORRIGES ET CONSEILS AUX EQUIPAGES).
Conseils et éléments de
corrigés des cb pour les équipages CLIMAX d’octobre.
Pour les Terminales :
La « Vie politique en France dans l’entre-deux-guerres »
amène à poser le problème d’une III°République prise dans les difficultés de l’après-guerre
(inflation, déclassement des classes moyennes, affirmation de la contestation
sociale relayée par SFIO et PCF…) et qui semble incapable de répondre à ce
défi. La République s’était structurée sur le radicalisme et la loi de 1905 ;
or la France rencontre un environnement intérieur et extérieur auquel elle ne
sait pas opposer de réponse cohérente. D’autant que la ligne de fracture entre
fascisme et communisme introduit une « guerre civile » idéologique
permanente qui traverse la France et débouche, soit sur le réformisme lyrique
du Front Populaire, soit sur la demande de conservatisme et d’autorité d’une
droite encore marquée par l’esprit « contre-révolutionnaire ». Telle
est la problématique.
On peut, à partir de là,
construire plusieurs plans : il me semble toutefois que la date de 1934
marquant un tournant majeur de la période (journées du 6 février et
organisation d’un « front antifasciste ») et peut servir de pivot à
un plan en 2 parties autour du début des années trente où la France est touchée
par le crise:
1.19-30
-Engranger les bénéfices de la
victoire (19-23) : Bloc National et « L’Allemagne paiera ! ».
-L’époque des « Cartels »
et l’essoufflement des gauches d’avant-guerre (SFIO, Radicaux) masquée par une
politique étrangère plus rayonnante (Briand).
-Mouvement social et demande
révolutionnaire (essor du PCF) accompagnent le lent enlisement dans la crise
économique.
2.30-39
-La droite républicaine en
panne de réponse aux crises.
-Les gauches fédérées par le
réformisme social et l’antifascisme.
-Les tentations autoritaires
(Ligues) annoncent Vichy.
Conclusion « problématisée » : le vie politique de la période souffre de l’essoufflement
des thématiques originelles de la III°République ( anticléricalisme,
laïcisme,industrialisme triomphant, association des campagnes à l’idéologie
centralisatrice,etc.) remis en cause par les conséquences de la crise
économique, et par l’essor de forces politiques nouvelles ou anciennes (ligues
nationalistes anti parlementaires et antirépublicaines) entraîné par les effets
de ladite crise : communisme français de rupture anticapitaliste et
tentation d’un fascisme français.Cette crise politique de fond trouvera dans
Vichy son exutoire naturel (droite extrême et extrême-droite) et dans la
résistance un rebond « unitaire » (gauches).
La perspective « en
continuité » de PAXTON (« La
France de Vichy ») s’avère ici incontournable. Pour la gauche, je renvoie
à LAZAR (« le communisme, une
passion française ») auquel j’ai consacré une étude sur le blog et à FRANCOIS FURET, « Le passé d’une
illusion », chez Fayard.
« Le monde en 1945 » ne pose pas problème mais doit s’articuler
autour de deux axes :
-Bilan de la guerre…et
-Recherche d’un nouvel ordre
international
Dans ce second volet, bien
montrer, en particulier, les prodromes de la Guerre Froide, non seulement du
fait des questions européenne et en particulier de la question allemande, mais
aussi par l’émergence de la question coloniale à l’ONU.
Pour le bilan, ne pas oublier
le bilan « moral » lié aux exterminations de masse et à l’entrée dans
une phase potentiellement « mortelle » de la planète avec le
nucléaire.
ATTENTION !
-Yalta n’est pas un « partage
du monde » mais une fixation des forces en présence en février 1945 !
C’est surtout en 1943 à Téhéran que Staline et Churchill se sont partagés
cyniquement les zones d’Europe sud-orientale, le Britannique obtenant une
non-intervention des Soviétiques en Grèce pour aider les partisans communistes
aux fins de faire de la Grèce un « allié » occidental, contre la « cession »
au grand Joseph de la Roumanie et de la Bulgarie !!
Nous avons travaillé le texte
en cours.
Pour les Premières :
-La France de de Gaulle (58-69)…pas de clients pour ce sujet !
On peut partir d’une
problématique de « liquidation » de la IV°République à partir d’une
posture de « révolution conservatrice » gaulliste centrée sur le
modernisme étatique et le rayonnement de la France dans le choix d’une politique
culturelle prestigieuse, d’une politique étrangère d’exception française entre
Est et Ouest et de décolonisation centrée sur l’idée d’interdépendance et de
coopération.
Plan thématique et
chronologique se rejoignent autour de la date de 1965 : mise en ballotage
de de Gaulle par Mitterrand et début d’usure du gaullisme face aux demandes
nouvelles d’une société modernisée…Par les débuts de la V°République ! Un intéressant
paradoxe…
1. A
la rencontre de la France (58-65)
-La crise
algérienne et métropolitaine de 58 révèlent les fragilités de la IV° République
et permettent à de Gaulle de mettre en pratique une conception du pouvoir et de
la République « rôdée » autour du 18 juin et du discours de Bayeux de
1946. Le « 13 mai » : « Coup d’Etat permanent »
(Mitterrand) ou permanence de l’Etat ?
-Une
constitution « présidentielle » amplifiée et légitimée par le suffrage universel et les
décolonisations (58-62).
-Modernisation
économique et sociale et rayonnement de la France –ce dernier point inclue la
politique étrangère.
2. Les limites du gaullisme(65-69)
-Le ballotage de 1965 révèle la
résistance des gauches et leur hostilité à un pouvoir jugé autoritaire et
plébiscitaire.
-Des forces sociétales nouvelles
remettent en cause les bases politiques du gaullisme : ouvriers, jeunes,
étudiants,etc. C’est la problématique de 1968 interrompue, mais nullement
supprimée par les « élections de la peur » de juin 1968.
-La fin de l’expérience gaullienne
(68-69).
Conclusion/élargissement :
fin d’un mythe ou continuité ? Un avenir pour cette droite « bonapartiste » ?
L’Allemagne nazie (33-39).
Problématique : surfant
sur les contradictions et les échecs de la république de Weimar, Hitler et le
NSDAP réactivent le pangermanisme de la seconde moitié du XIX° siècle et jouent
de l’anticommunisme pour justifier la mise en place d’un état autoritaire
inspirée, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, par une « révolution
conservatrice » (ERNST NOLTE). Toutefois, il faut distinguer, en politique
étrangère, une phase révisionniste (33-36) et une phase expansionniste (36-39
et au-delà bien sûr).
1.Une politique intérieure
fondée sur une « révolution conservatrice »
-Les fondements politiques du
national-socialisme allemand.
-Arrivée au pouvoir et
installation dans les cadres constitutionnels (janvier 33) jusqu’au coup de
force d’août 34 (mort d’Hindenburg).
-Une politique anti-crise dans
le contexte de la grande récession des années trente : modernisme « prométhéen »,
Grands travaux et mobilisation sociale annoncent la « Totalmobilmachung »
(Mobilisation totale et, plus tard, Guerre totale dans un cadre progressivement
totalitaire).
2.Une politique étrangère
passant du révisionnisme à l’expansion : le passage au totalitarisme.
-L’encadrement social,
idéologique et culturel, du corporatisme classique au totalitarisme à visée
expansionniste. De ce point de vue, la politique antisémite reprend les cadres
du vieux pangermanisme chrétien-social des années 1890 : « purification »
intérieure et « Drang Nach Osten »( expansion vers l’Est) à « justification »
raciale :
-Le révisionnisme des années
33-36 : il satisfait une Allemagne humiliée depuis Versailles et manipule
les Démocraties « pacifistes » par l’affirmation du « Gleichberechtigung »
(Egalité des Droits).
-L’expansion : elle
suppose une prise de contrôle de l’armée (1936) et de la diplomatie (1938) pour
aboutir aux coups de force de 1938-1939.
Conclure en montrant que le
nazisme se structure en continuité d’une politique allemande, tant intérieure
qu’extérieure, fondée sur le pangermanisme et l’étatisme autoritaire. Seule l’Ubris »
d’Hitler et la part d’irrationnel notée par
HANNAH ARENDT rendent compte du passage à la dimension de « full
fascism ».
Vous pourrez nourrir vos
connaissances sur ces points en lisant ma fiche de lecture (Blog) de ERNST NOLTE, « Les origines du national-socialisme allemand »
et consulter, du même auteur, « La Guerre Civile européenne (1914-1945) ».
Nous avons parlé du texte de
de Gaulle sur l’instauration du suffrage universel pour l’élection
présidentielle. Afin de compléter connaissances et réflexions, je vous
conseille deux lectures sur le gaullisme dans deux tonalités différentes :
-RENE REMOND, « Le retour
de de Gaulle » (Complexe).
-MICHEL WINOCK, « la
République se meurt » (Seuil).
DEUX CONSEILS DE LECTURES
SUPPLEMENTAIRES AUTOUR DES QUESTIONS FRANCAISES ET PARTICULIEREMENT DE L’ENRACINEMENT
ET DES FRACTURES DU REPUBLICANISME :
-EUGEN WEBER, « La France des terroirs » (« Peasant
as a Frenchman ») sur les racines sociétales de la III°République.
(Fayard).
-H LE BRAS/EMMANUEL TODD, « L’Invention de la France »,
(Seuil).
Bon vent !
Le Capitaine.
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