Même si je ne partageais pas plusieurs de ces positions politiques et surtout de ses initiatives - en particulier ce RMI, né d'une vraie générosité sociale, mais qui entraîna une partie de la jeunesse vers l'assistanat et l'irresponsabilité - je veux rendre hommage à un homme d'exception. Exception dans l'ordre des fidélités et des convictions, exception dans l'exigence permanente de confronter ses passions socialistes aux défis du réel et à l'exercice du pouvoir, exception dans l'impératif de lucidité et d'éthique, qui fit de lui le successeur d'un autre "Juste" en politique, Pierre Mendès-France.
La France perd une des dernières grandes figures de la gauche, du temps, il est vrai, où il y avait une gauche et où il y avait une France. Orateur aux tonalités oscillant entre Robespierre et Saint-Just, socialiste ardent, parfois lyrique, il n'en abandonnait pas pour autant le sens du concret et la nécessité d'adapter l'utopie à la modernité, en quoi ce véritable socialiste, digne fils de Jaurès, pouvait sans difficulté conjuguer l'ENA et le sens du peuple.
Comme les temps ont changé et comme cette mort-là nous le gifle de plein fouet!
En entendant les premiers hommages de M.Hollande et de M.Valls, je mesure ce qui sépare ces petits hommes de la haute personnalité dont ils ne peuvent, aucunement, s'estimer les héritiers.
Il était une figure. Ils ne sont que des figurants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire