"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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dimanche 10 juillet 2016

GRANDS D'ESPAGNE



GRANDS D’ESPAGNE


Pour Victor Barrio, Matador de Toros




Matador de Toros ! Virgule cambrée habillée de moiteur dorée, soixante kilos de grâce et voici, comme né de la poussière, venu des plaines immenses un taureau de Miura, cinq cent kilos de puissance et je ne vois, dans l’arène que deux Grands d’Espagne remettant en jeu pour encore cet eros de marbre que le sang sanctifie.
Matador de Toros ! Voici l’Espagne altière, dérisoire, seigneur et manant, enfants d’Estrémadure conquérants et livides dans les sables des mondes, tous fils de Pizarro et des cadets de l’Alcazar,  mâles bien sûr devant les Minotaures mais ces capes de sang vibrant dans vos mains d’infantes , ces passes de Véronique, ces yeux baissés au-devant de la mort que l’on donne ou que l’on reçoit, toujours un peu encore pour le Christ et pour le Roi ou pour l’honneur ou pour rien.
Matador de Toros ! Vous êtes ce qui reste des Espagnes impériales et fourbues, enfants pauvres regardant dans les yeux le malheur, un jour à l’Escorial, le lendemain à Yuste, Charles Quint le matin, Quichotte le soir, et vos corps de princesses tout empanachés de dorures savantes ont cette interminable maigreur des Jésuites d’Avila.
Matador de Toros qui dansiez à Teruel, je te salue,  vous qui  mourûtes les yeux ouverts sur le ciel d’Espagne, jongleur de votre vie lové autour de la mort, avant trente ans vous quittez ce pays dont vous fûtes, une fois encore, cette âme sombre toute effilée de Victoires et de Chutes,  avant que ne triomphe pour toujours les travestis d’Almodovar et les pensées vétérinaires.
         Virgule cambrée de moiteur dorée, soixante kilos de grâce contre cinq cent kilos de puissance, j’ai beau y regarder encore, je ne vois dans l’arène que deux Grands d’Espagne. 






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