mercredi 31 août 2011
LA STRATEGIE DE L'EVENTAIL. ("Primaires" du PS et manipulation de l'opinion -2).
Quelques précisions de méthode si j'ose dire, puisées à la source sacrée de l'histoire du socialisme, c'est-à-dire en fait du communisme, le premier n'ayant, tout au moins sous nos latitudes, jamais fait le deuil du second.
Jusqu'en 1920, date on le sait du Grand Schisme, les choses restaient claires: d'un côté, un socialisme révolutionnaire hérité du guesdisme, de l'autre, un socialisme essentiellement réformisme et républicain, c'est-à-dire bourgeois, filant tout droit de Jaurés à Aubry. A Tours, ce fut la séparation: SFIC schismatiques d'un côté - c'est toute l'histoire du PCF-, socialistes "réformistes" de l'autre. Les seconds ne s'en remettront jamais, désormais privés de l'eschatologie romantico-révolutionnaire. En bons républicains légalistes et patriotes ( mais rêvant toujours de "l'internationalisme prolétarien" et nous le fourguant à l'occasion pour marquer leurs "différences"), les socialistes français défendront l'Indochine et l'Algérie française sous la IV° République, avant de se découvrir, contre "l'horrible fascisme gaulliste", une vocation anti-colonialiste et à nouveau révolutionnaire. Le "fasciste" donna l'indépendance à l'Algérie et fonda la modernité française -sans pour autant être un saint!- renvoyant la gauche à ses pleurnicheries ouvriéristes et à son utopie. Puis vint Mitterrand, génial alchimiste capable d'opérer la synthèse, via la "force tranquille" mise en scène par Jacques Séguéla, entre Dieu, la province éternelle et Germinal. On se réveilla dès 1984 avec une sacré gueule de bois et une inflation record. Glissons.Depuis, les "socialistes" ont découvert, ou plutôt redécouvert, les joies de la navigation à l'estime ou, si vous préférez, celles du discours polyphonique et oecuménique. Puisant aux sources des plus belles manipulations staliniennes, ils inventent ainsi des "tendances", la "multiplicité nécessaire des tempéraments", les "sensibilités plurielles", avec des "ailes droites" et des "ailes gauches",etc. Le but latent: ratisser large en faisant le grand écart entre social-démocratie - à laquelle ils ne sont jamais ralliés- et agitation révolutionnaire. Ils savent parfaitement quelle politique ils installeront- un libéralisme social réformateur qui demeure la seule politique possible- mais utilisent subtilement des niveaux de discours différents pour rassembler le maximum de sensibilités. Objectif? Etre élus par des citoyens qui, en votant pour le candidat ou la candidate A, finalement sorti (e) vainqueur des "primaires", se disent qu'il ou elle porte en lui (en elle) les autres "sensibilités" incarnées par B ou C. En gros, si je vote pour un réformiste, il devra quand même tenir compte de la tendance révolutionnaire. Ce mythe des "tendances" fut magnifiquement illustré par Staline, voire plus tard par Khrouchtchev et Gorbatchev pour rester au pouvoir en URSS, tandis-que le Grand Timonier haussa cette stratégie au rang des beaux arts en Chine durant cette "Révolution culturelle" qu'on continue, 10 à 20 millions de morts plus tard, à admirer à gauche, la larme à l'oeil. J'appelle cette stratégie, faute de mieux, la stratégie de l'éventail.
Jusqu'en 1920, date on le sait du Grand Schisme, les choses restaient claires: d'un côté, un socialisme révolutionnaire hérité du guesdisme, de l'autre, un socialisme essentiellement réformisme et républicain, c'est-à-dire bourgeois, filant tout droit de Jaurés à Aubry. A Tours, ce fut la séparation: SFIC schismatiques d'un côté - c'est toute l'histoire du PCF-, socialistes "réformistes" de l'autre. Les seconds ne s'en remettront jamais, désormais privés de l'eschatologie romantico-révolutionnaire. En bons républicains légalistes et patriotes ( mais rêvant toujours de "l'internationalisme prolétarien" et nous le fourguant à l'occasion pour marquer leurs "différences"), les socialistes français défendront l'Indochine et l'Algérie française sous la IV° République, avant de se découvrir, contre "l'horrible fascisme gaulliste", une vocation anti-colonialiste et à nouveau révolutionnaire. Le "fasciste" donna l'indépendance à l'Algérie et fonda la modernité française -sans pour autant être un saint!- renvoyant la gauche à ses pleurnicheries ouvriéristes et à son utopie. Puis vint Mitterrand, génial alchimiste capable d'opérer la synthèse, via la "force tranquille" mise en scène par Jacques Séguéla, entre Dieu, la province éternelle et Germinal. On se réveilla dès 1984 avec une sacré gueule de bois et une inflation record. Glissons.Depuis, les "socialistes" ont découvert, ou plutôt redécouvert, les joies de la navigation à l'estime ou, si vous préférez, celles du discours polyphonique et oecuménique. Puisant aux sources des plus belles manipulations staliniennes, ils inventent ainsi des "tendances", la "multiplicité nécessaire des tempéraments", les "sensibilités plurielles", avec des "ailes droites" et des "ailes gauches",etc. Le but latent: ratisser large en faisant le grand écart entre social-démocratie - à laquelle ils ne sont jamais ralliés- et agitation révolutionnaire. Ils savent parfaitement quelle politique ils installeront- un libéralisme social réformateur qui demeure la seule politique possible- mais utilisent subtilement des niveaux de discours différents pour rassembler le maximum de sensibilités. Objectif? Etre élus par des citoyens qui, en votant pour le candidat ou la candidate A, finalement sorti (e) vainqueur des "primaires", se disent qu'il ou elle porte en lui (en elle) les autres "sensibilités" incarnées par B ou C. En gros, si je vote pour un réformiste, il devra quand même tenir compte de la tendance révolutionnaire. Ce mythe des "tendances" fut magnifiquement illustré par Staline, voire plus tard par Khrouchtchev et Gorbatchev pour rester au pouvoir en URSS, tandis-que le Grand Timonier haussa cette stratégie au rang des beaux arts en Chine durant cette "Révolution culturelle" qu'on continue, 10 à 20 millions de morts plus tard, à admirer à gauche, la larme à l'oeil. J'appelle cette stratégie, faute de mieux, la stratégie de l'éventail.
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