LES "PRIMAIRES" AU PS: UNE MANIPULATION DE L'OPINION.

L'été m'éloignant de l'Occident, me voici de retour en France et surpris; soignant mon jet lag à coups de JT, quelle est ma surprise d'entendre les leaders du PS s'exprimer comme si les primaires (ils ne citent d'ailleurs jamais le mot et pour cause!) allaient, non pas départager des candidats du PS mais des candidats tout court! Au fonds, comme si les primaires, c'était l'Election! Voici Hollande, imitant Mitterrand jusqu'au ridicule - Appel depuis la province profonde, jeux de la bouche et des lèvres, arrivée différée dans les réunions plénières,etc.- déclarant que le vote populaire d'octobre sera décisif pour la France; voici Aubry, oubliant qu'il y a un gouvernement qui travaille, (même si ce travail ne correspond pas toujours à ce que l'on pourrait espérer), poursuivant un ministre jusque dans le Sud de la France pour lui reprocher l'autoritarisme de ses mesures et...proposer des mesures autoritaires! Mais vous savez bien, la répression de gauche, "c'est pas pareil"!. Mais il y a plus grave. En 2007, la comédie des candidatures PS restait dans une phase artisanale: on occupait la chaîne parlementaire qui retransmit les "débats" socialistes, mais ça n'alla pas plus loin. On est passé depuis dans la phase industrielle de la manipulation du suffrage universel. Désormais, les primaires sont institutionnalisées, comme si elles faisaient partie de nos institutions, or nous ne sommes pas aux USA. De plus, le PS appelle "tous les Français à voter" ce qui, à mes yeux, constitue un détournement subliminal de la société civile, en jouant habilement du "glissement" entre vote "au PS" et vote" des Français". Il s'agit à mes yeux, par ce glissement, d'une tentative de captation de l'opinion publique. Plus grave encore: j'apprends que ce vote, qui ne devrait concerner que les militants du PS et s'effectuer de ce fait dans des locaux du PS ou loués par le PS, aura lieu dans des mairies, c'est-à-dire des lieux de la République dont on détourne ainsi la nécessaire neutralité topographique.

Comme en 2007, mais dans des cadres beaucoup plus larges, le PS se sert d'un soi-disant débat d'idées pour bidouiller le suffrage universel. Il n'y a pas en 2011, pas plus en 2012, de débat au PS. Les différences entre les candidat (tes) sont infimes, entre ceux qui "veulent aller chercher l'argent là où il est" en le disant, ceux qui "veulent aller chercher l'argent là où il est" sans le dire, celle qui, de nouveau, hésite entre Vichy et la Longue Marche, celle qui a choisi définitivement une posture révolutionnaire et cherche par tous les moyens à convoquer à ses côtés l'armée de réserve immigratoire, les "jeunes loups" et les vieilles peaux. Le "débat au PS" n'est que de l'agit-prop classique amplifiée par les technologies modernes de la communication. Il s'agit d'occuper l'espace médiatique en transformant un événement partisan en événement national, attirant la gloutonnerie des media audiovisuels. C'est très fort et très subtil: ne n'est pas illégal et on fait quotidiennement la Une de tous les JT. C'est à mes yeux un coup d'Etat légal et on peut dire...permanent!Ce n'est pas pour autant étonnant. la Gauche a toujours su jouer de l'émotion, du symbole, de l'affectif et, historiquement, elle a souvent eu recours à la manipulation de l'opinion. En 1981, Mitterrand su admirablement surfer sur l'usure du giscardisme, la théâtralisation du "Retour de la gauche" (elle est toujours le Messie quand elle est dans l'opposition) et la manipulation de la jeunesse (sans doute les acquis de son passage à Vichy?). Aujourd'hui, les "socialistes" usent des techniques que les bolcheviks surent admirablement forger au fil des temps. On vit vraiment une époque formidable!