mercredi 19 décembre 2012
SCIENCE ET DROIT: IEP 2012-2013
Par Olivier Milza de Cadenet
INTRODUCTION
L’IEP de Paris propose cette années deux thèmes
généraux de réflexion : la Science
et le Droit. La
conférence qui suit s’efforce de
croiser les deux thématiques à partir d’une réflexion sur l’évolution historique de la place de la
Science dans l’action humaine sur le monde et des relations que vont entretenir
la Science et le Droit dans cette évolution.
Au
cours des trente dernières années, les « Sciences de l’Homme », pour
reprendre une terminologie d’ailleurs elle-même sujette à mutation, ont fait
plus de progrès qu’au cours des trois derniers siècles. Médecine et biologie
ont prolongé la vie des hommes, autorisant des espérances de vie toujours plus
repoussées, du moins dans les PDEM (Pays développés d’économie de marché) et
pour les catégories sociales les plus protégées. Toutefois, plus l’homme s’est
mis à compter –le mot pris dans sa double acception quantitative et
qualitative-, moins cette vie prolongée n’a été autant soumise à sa propre
banalisation, comme si, plus la vie s’allongeait, moins l’existence faisait
sens ou bien, si l’on préfère, plus
l’Homme, devenu objet de la Science, disparaissait en tant que sujet ontologique. De toutes les
« Sciences de l’Homme », la
génétique apparaît à l’évidence comme la plus « radicale » dans
la production d’un nouveau Sujet. Séquençage cellulaire, génome, clonage,etc.,
le « génie génétique » repousse toujours plus loin les limites d’une
nouvelle « création de l’homme ». Parallèlement, la mondialisation
économique a, de son côté, repoussé toujours plus loin quant à elle les limites
du marché, et plus encore celles de la réduction de toute forme de création au
statut de marchandise. Il était donc inévitable que la rencontre, d’une part de
la pratique médicale –en particulier la gynécologie-obstétrique- et de la
génétique, d’autre part de ces deux disciplines et du discours économique,
produise, non seulement une nouvelle
« demande » en matière de procréation (puisqu’autant
« l’offre » augmentait), mais, conséquemment, une nouvelle demande en matière de « droits ». C’est dire
combien la procréation médicalement assistée (PMA) pose, non seulement la
question classique de l’éthique de la Science, mais plus encore, en notre
époque de « droitde l’hommisme » généralisé, celle, double, des
limites de la Science et des limites du Droit ou, si l’on préfère, de la
compatibilité de leurs évolutions
exponentielles parallèles.
Nous
analyserons d’abord comment ont évolué, depuis le Moyen-âge, les relations entre la Science et le Droit et en quoi
l’avènement de l’ère technicienne a-t-il complexifié ces relations. Il nous
faudra interroger les relations
complexes entre science et philosophie, en particulier à travers les dérives « scientistes »
et poser la question de la
« relativité » des discours scientifiques en tant que « représentations ». Nous
pourrons ensuite, en croisant en quelque sorte les deux thèmes au programme,
questionner la dialectique de la Science
et du (des) droit (s). De quelle façon la « Révolution
génétique » pose-t-elle un défi nouveau en matière juridique ? Les
nouveaux « droits » accompagnent-ils juridiquement et éthiquement
cette révolution ou ne servent-ils qu’à masquer par compensation la mort du
Sujet devenu un simple « produit » de cette révolution
technique ? Si la Vie devient un produit, au même titre d’ailleurs que la
mort (« droit à une mort digne », « euthanasie »,
« soins palliatifs » dont « l’accessibilité » dépend de la
position sociale), l’Homme, dans l’acception qui nous était familière depuis
la Renaissance, existe-t-il
encore ? Au total, une Science
post-moderne, conjuguée à de nouveaux « produits/droits » ne
signifient-ils pas l’apparition d’un nouveau totalitarisme ? Ai-je « tous
les droits » ? le scientifique a-t-il « tous les
droits » ?
PLAN DE LA CONFERENCE
I/ SCIENTISME ET POLITIQUE : LE SAVANT , LE JUGE ET LE
PHILOSOPHE.
A.Les sciences, l’homme et Dieu.
1.Mise en perspective historique.
2.Aux origines d’un « impérialisme » scientifique :
le cas Galilée.
B.Les limites de la science : scientisme et réductionnisme.
1.Les limites de la science : les théories comme représentations.
2.Scientisme et réductionnisme.
II/ LA SCIENCE ET LES DROITS DE L’HOMME : LE XX° SIECLE ET SA REVOLUTION
COPERNICIENNE.
A.XX° siècle : la naissance de l’homme relatif.
1.L’homme nouveau de l’ère technique.
2.L’homme « terminal » (PAUL VIRILIO).
B.La « bombe génétique ».
1.La PMA( Procréation Médicalement Assistée)et l’émergence d’un
eugénisme démocratique.
2.Science et Droit(s).
CONCLUSION
*LE TEXTE INEDIT DE LA CONFERENCE : 17 pages
*BIBLIOGRAHIE INDICATIVE : 1 page
*UN DOSSIER DOCUMENTAIRE : 17 pages (entretiens avec Jacques
Testart et Paul Virilio).
Prix: 50 euros
Procédure: adressez votre chèque, libellé à l'ordre de "Olivier MILZA" à "Olivier MILZA, Tour Londres, 27 rue du Javelot, 75013, Paris", accompagné de votre ADRESSE MAIL. Le texte intégral (Conférence +bibliographie+dossier) vous sera adressé par courrier électronique.
Prochaine conférence: "Crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tribunaux pénaux internationaux...: l'Histoire face au Droit"
Pour info: pour se faire une idée de la tonalité de mes conférences, on peut se reporter:
-soit aux textes publiés dans ce blog à "Conférences de Cadenet".
-soit aux podcast mis en ligne sur "ISTH.FR".
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