"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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lundi 22 avril 2013

FRANCOIS HOLLANDE: L'ACTEUR QUI NE CROYAIT PAS AU FILM.


Invoquant, qui une mollesse de tempérament, qui un déficit structurel d'autorité, qui l'incompétence, on s'interroge dans la presse, dans des tonalités néo-poujadistes devenu désormais réglementaires à l'ère "spectaculaire", sur l'aboulie du Président de la République. Je crois, pour ma part, que cette impuissance réside moins dans sa personnalité que dans sa difficulté à endosser un rôle auquel il ne croit pas. Dès 1964, la gauche, par l'intermédiaire du "Coup d'Etat permanent" de François Mitterrand, engageait un combat sans merci contre une République d'autorité, fondée sur une Constitution "présidentielle" et la conviction que seule l'initiative de l'Etat, en la personne de son Chef, pouvait relever un pays englué dans les luttes partisanes et les "petits arrangements entre amis" de la IV° République. Outre la jalousie maladive et la rancœur non moins permanente de Mitterrand à l'égard d'un de Gaulle qui lui avait "volé" le premier rôle depuis le 18 juin -l'ami de René Bousquet privilégiant pour sa part, fidèle aux Croix de feu de sa jeunesse parisienne, un compagnonnage plus maréchaliste-n'oublions pas que les socialistes français, jamais vraiment guéris du Congrès de Tours, s'installèrent d'autant plus confortablement dans notre précédente république, propice aux alliances aléatoires et au double langage. Pourtant, devenu Président, Mitterrand su se couler aisément dans une constitution qu'il avait vomi avec constance. Il est vrai que l'homme lettré, la figure haute de ce Médicis français fasciné par nos rois thaumaturges, compensèrent largement cette hostilité de principe à un régime honni. Ce "gaullisme mitterrandien" retarda l'effondrement d'une nation déjà inquiète pour son avenir au cœur de la décennie 1980.


Las! Les successeurs, issus d'un socialisme radical mûri dans les officines de l'extrême-gauche altermondialiste, n'eurent de cesse de déboulonner les hommes -de Chirac à Sarkozy-pour mieux atteindre le système. Là où Mitterrand n'ambitionnait au fonds que  substituer à une "monarchie de droite"  un magister princier de sa gauche, les jeunes loups, dont nous subissons aujourd'hui l'autorité sans le charisme, entendent déconstruire l'édifice après avoir disqualifié ses premiers architectes. Chacun ici joue-mal-un rôle qu'il (ou elle) investit pour subvertir, in fine, un scénario auquel ils ne croient pas. Dois-je rappeler une des bases idéologiques de cette gauche demeurée secrètement communiste: à savoir, investir les "lieux de pouvoir" pour mieux les subvertir, à l'image du gourou intellectuel Pierre Bourdieu, chargé de recycler le marxisme avec le lexique abscons d'un sociologisme "structurel et paradigmatique" (!), offrant à la gauche une théorie (peu nouvelle) de la destruction des "Héritiers" par la prise de pouvoir des lieux de leur "reproduction". Alors, c'est Valls jouant, avec force menton dressé et œillades scrogneugneu, le rôle (théoriquement détesté) du "Premier Flic de France"; c'est Montebourg allant au peuple comme la vache va au taureau et les rodomontades "purificatrices" de Cahuzac hier, de Moscovici toujours,etc...

Hélas, ces cabotinages font parfois recette quand ils relèvent des seconds rôles, mais ne passent plus la rampe quand l'acteur principal manifeste, chaque jour un peu plus, son hostilité secrète au script. Tout acteur vous le dira: on est toujours hanté par ses premiers rôles, surtout quand ils vous ont valu vos succès initiaux. François Hollande ne croit pas à cette république parce-qu'il a appris son métier avec d'autres maîtres. Aussi nous retrouvons-nous aujourd'hui avec de mauvais acteurs mais de remarquables comédiens décidés à déconstruire une pièce en faisant semblant de la jouer. Notre gouvernement, usant des simulacres et des masques, est parvenu à cacher son hostilité de fonds à la "République bourgeoise" -qu'il soit lui-même formé de bourgeois fortunés m'apparaît presque moins comme une tartuferie de plus que comme une fascinante mise en abyme- et à une Constitution à laquelle il s'attaque méthodiquement. A bien y regarder, Mélenchon n'est pas seulement la mauvaise conscience ou le non-dit des socialistes: il est aussi le plus grand de nos acteurs politiques -c'est-à-dire le plus dangereux, ou le plus convainquant dans son rôle-en cela qu'il incarne pleinement ce qu'il est. Sa superproduction communiste est en passe de bousiller le peu d'audimat que conservait le mauvais téléfilm hollandais.Restons indulgents: tout le monde n'est pas Gérard Depardieu!

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