"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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mercredi 15 mai 2013

PANEM ET CIRCENSES (LA REPUBLIQUE SE MEURT)


    











 A mesure que se précisent les cadres désormais inéluctables du déclin de la France (récession économique, lent délitage des liens sociétaux, enracinements des communautarismes de tous ordres, affaiblissement géopolitique…), il semble que les politiques, partagés entre leurs intérêts et leur impuissance, choisissent l’immobilisme et l’aveuglement. A tous égards, « Rome n’est plus dans Rome » : incontrôlée, quand elle n’est pas clairement encouragée à des fins « militantes », l’immigration nourrit un chantage permanent au « racisme » et renforce le lobby de « l’anti-France » et de la haine de l’Occident née, il y a plus de trente ans, dans les rangs des névroses gauchistes ; érigé en impératif catégorique de la non-pensée « progressiste », le mariage gay trimballe dans ses fourgons chaotiques le retour de la haine du réel et de la dictature  du caprice privé, première étape de la négation de la « res publica » à travers la tyrannie de l’individu-roi, au reste couplée avec celle de « l’enfant-roi » dont ALDO NAOURI démontre, depuis plus de trente ans, les conséquences sur le déficit d’autorité qui mine l’Ecole française de la maternelle à l’université ; désormais en charge du « pouvoir », la gauche, verrouillée depuis des décennies dans ses certitudes «  de classe » et son primat des causalités sociales –Marx, jamais très loin, surtout quand il est relooké par la « pensée-Bourdieu- s’attaque méthodiquement aux élites (dont elle est issue), les plus radicaux usant toujours du terme « bourgeoises », les plus branchés dénonçant la « reproduction », à un moment où nous avons plus que jamais besoin d’elles pour produire cette excellence (de l’industrie à la culture) qui, pour le moment, peut faire la différence avec nos redoutables concurrents asiatiques, lesquels forment progressivement leurs propres élites artistiques et techniciennes…

            J’ai déjà analysé, ailleurs, les contradictions de la gauche française, à jamais écartelée entre son eschatologie révolutionnaire et ses « conversions » social-libérales. Au reste, et à titre citoyen, cette « famille » politique ne m’intéresse plus guère. En revanche, devant la déconstruction socialiste, je pensais que ma famille politique trouverait l’élan d’une Renaissance, la puissance de pensée et d’action que nous impose ardemment et légitimait d’autant plus la destruction méthodique de notre culture républicaine. Las ! Voici les droites institutionnelles, comme la gauche socialiste, tentées par « l’urgence de ne rien faire » par lequel les deux familles politiques renouent avec les pires moments des III° et IV° Républiques ! Modéré dans un temps déchaîné, raisonnable à une époque déjà gangrenée par la dictature du rationalisme niveleur, FRANCOIS FILLON pense à 2017, tout autant que J-F COPE, ce missile prometteur dans sa décomplexion, mais hélas sans « tête nucléaire » et qui, à l’image d’un autre missile, bien réel celui-là s’est abîmé, non dans la mer, mais dans l’océan confortable des compromis, des compromissions. La droite, elle-même écartelée entre libéralisme mou et sursaut autoritaire, étatique, social –bref, un gaullisme moderne- a décidé de ne pas choisir : les héros de notre temps s’appellent Borloo ou Ayrault, bateleurs immobiles dans un temps du Mouvement et de la Vitesse, là où il nous faudrait de « grands capitaines » (au sens industriel comme dans l’acception militaire du terme) pour entraîner un peuple effondré vers de nouvelles passions collectives. Pour l’heure, en pastichant MONTHERLANT, voici les Français ramenés au loto et au PSG !On a les insurrections qu’on mérite.

            S’étonnera donc –encore !- que nos compatriotes, dont je reste persuadé que, malgré le primat de l’emploi et du salaire, ils rêvent secrètement de retrouver les voies(x) d’une grandeur dont de Gaulle avait compris que chaque français, aussi humble soit-il, participait à son échelle et y puisait une fierté d’Etre sans laquelle il ne peut y avoir de sens de la vie, s’étonnera-donc encore qu’ils en arrivent à trouver à l’extrême-droite, hélas désormais seule à incarner – mal sans doute, mais qu’importe ici ,par calcul ou conversion, mais qu’importe à nouveau !-l’unité d’un peuple, l’irréductible originalité d’un territoire, les derniers feux d’une francité que la gauche déteste et que la droite n’ose plus soutenir par peur de ne pas ratisser assez large ? Un an à l’UMP m’a suffi à comprendre qu’un parti aujourd’hui n’a d’autre fonction que de séduire des « militants » qui rassembleront des électeurs. Aucun débat d’idées, sauf l’éternelle bouillie pour les chats de programmes électoraux bâtis à la va-vite, mélange d’incantations et de recettes démagogiques : une seule logique : la logique comptable ; un seul impératif : la recherche du meilleur angle marketing pour faire « basculer » les 10000 ou 20000 électeurs dont l’arithmétique –règle d’or des « staffs électoraux »- révèle qu’ils suffiront à « plier » le scrutin. Une logique de boutiquier. Ils ont tous « besoin de nous », non pour ce que NOUS SOMMES, mais pour ce que nous VALONS. Comme nous sommes contraints désormais de vivre petitement dans un petit pays muselé par l’impératif consumériste, nous suivons, avec nos petites prothèses techniques, nos petits hochets forfaitaires totalitaires nos petits maîtres, lesquels sont « grands » parce-que nous avons décidés d’être des nains. Dans cet univers du spectacle permanent, nous sommes les figurants nécessaires dont nos petits metteurs en scène ont besoin pour les superproductions dont ils deviendront les petits héros. Pendant ce temps, d’autres peuplent, quant à eux réellement décomplexés, participent à l’émergence ou à la réémergence de grands Empires. Voilà ce qu’il en coûte de se vautrer dans l’humanisme pleurnichard du « mémoriel » : on quitte l’Histoire pour se raconter des histoires.
            Gaulliste, j’en viens à regretter les années Mitterrand, non pour la pratique politique de cette époque, que pour le fait qu’elle ressortissait encore d’une certaine grandeur. En trente ans, on est passé de ROBERT BADINTER à CHRISTINE TAUBIRA…Je vous laisse juges. La République se meurt mais la gastronomie se porte de mieux en mieux. Tous les psychanalystes vous le diront : la bouffe et le pinard restent de solides compensations érotiques (Eros pris dans le sens global de passions). J’y ajouterai le foot, sachant que je ne vais pas me faire des amis, ce sport, authentiquement fasciste, étant largement courtisé par intellectuels et politiques, essentiellement parce qu’il « fait peuple ». Nous parlions de Rome qui n’était plus dans Rome. Mais c’est la fin de Rome. »Panem et Circenses » ? Très peu pour moi. « Bon appétit Messieurs » !

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