mercredi 15 mai 2013
PANEM ET CIRCENSES (LA REPUBLIQUE SE MEURT)
A mesure
que se précisent les cadres désormais inéluctables du déclin de la France (récession
économique, lent délitage des liens sociétaux, enracinements des
communautarismes de tous ordres, affaiblissement géopolitique…), il semble que
les politiques, partagés entre leurs intérêts et leur impuissance, choisissent
l’immobilisme et l’aveuglement. A tous égards, « Rome n’est plus dans Rome » :
incontrôlée, quand elle n’est pas clairement encouragée à des fins « militantes »,
l’immigration nourrit un chantage permanent au « racisme » et
renforce le lobby de « l’anti-France » et de la haine de l’Occident
née, il y a plus de trente ans, dans les rangs des névroses gauchistes ;
érigé en impératif catégorique de la non-pensée « progressiste », le
mariage gay trimballe dans ses fourgons chaotiques le retour de la haine du
réel et de la dictature du caprice
privé, première étape de la négation de la « res publica » à travers
la tyrannie de l’individu-roi, au reste couplée avec celle de « l’enfant-roi »
dont ALDO NAOURI démontre, depuis plus de trente ans, les conséquences sur le
déficit d’autorité qui mine l’Ecole française de la maternelle à l’université ;
désormais en charge du « pouvoir », la gauche, verrouillée depuis des
décennies dans ses certitudes « de classe » et son primat des
causalités sociales –Marx, jamais très loin, surtout quand il est relooké par
la « pensée-Bourdieu- s’attaque méthodiquement aux élites (dont elle est
issue), les plus radicaux usant toujours du terme « bourgeoises »,
les plus branchés dénonçant la « reproduction », à un moment où nous
avons plus que jamais besoin d’elles pour produire cette excellence (de l’industrie
à la culture) qui, pour le moment, peut faire la différence avec nos
redoutables concurrents asiatiques, lesquels forment progressivement leurs
propres élites artistiques et techniciennes…
J’ai déjà analysé, ailleurs, les
contradictions de la gauche française, à jamais écartelée entre son
eschatologie révolutionnaire et ses « conversions » social-libérales.
Au reste, et à titre citoyen, cette « famille » politique ne m’intéresse
plus guère. En revanche, devant la déconstruction socialiste, je pensais que ma
famille politique trouverait l’élan d’une Renaissance, la puissance de pensée
et d’action que nous impose ardemment et légitimait d’autant plus la
destruction méthodique de notre culture républicaine. Las ! Voici les
droites institutionnelles, comme la gauche socialiste, tentées par « l’urgence
de ne rien faire » par lequel les deux familles politiques renouent avec
les pires moments des III° et IV° Républiques ! Modéré dans un temps
déchaîné, raisonnable à une époque déjà gangrenée par la dictature du
rationalisme niveleur, FRANCOIS FILLON pense à 2017, tout autant que J-F COPE,
ce missile prometteur dans sa décomplexion, mais hélas sans « tête
nucléaire » et qui, à l’image d’un autre missile, bien réel celui-là s’est
abîmé, non dans la mer, mais dans l’océan confortable des compromis, des compromissions.
La droite, elle-même écartelée entre libéralisme mou et sursaut autoritaire,
étatique, social –bref, un gaullisme moderne- a décidé de ne pas choisir :
les héros de notre temps s’appellent Borloo ou Ayrault, bateleurs immobiles
dans un temps du Mouvement et de la Vitesse, là où il nous faudrait de « grands
capitaines » (au sens industriel comme dans l’acception militaire du
terme) pour entraîner un peuple effondré vers de nouvelles passions collectives.
Pour l’heure, en pastichant MONTHERLANT, voici les Français ramenés au loto et
au PSG !On a les insurrections qu’on mérite.
S’étonnera donc –encore !- que
nos compatriotes, dont je reste persuadé que, malgré le primat de l’emploi et
du salaire, ils rêvent secrètement de retrouver les voies(x) d’une grandeur
dont de Gaulle avait compris que chaque français, aussi humble soit-il,
participait à son échelle et y puisait une fierté d’Etre sans laquelle il ne
peut y avoir de sens de la vie, s’étonnera-donc encore qu’ils en arrivent à
trouver à l’extrême-droite, hélas désormais seule à incarner – mal sans doute,
mais qu’importe ici ,par calcul ou conversion, mais qu’importe à nouveau !-l’unité
d’un peuple, l’irréductible originalité d’un territoire, les derniers feux d’une
francité que la gauche déteste et que la droite n’ose plus soutenir par peur de
ne pas ratisser assez large ? Un an à l’UMP m’a suffi à comprendre qu’un
parti aujourd’hui n’a d’autre fonction que de séduire des « militants »
qui rassembleront des électeurs. Aucun débat d’idées, sauf l’éternelle bouillie
pour les chats de programmes électoraux bâtis à la va-vite, mélange d’incantations
et de recettes démagogiques : une seule logique : la logique
comptable ; un seul impératif : la recherche du meilleur angle
marketing pour faire « basculer » les 10000 ou 20000 électeurs dont l’arithmétique
–règle d’or des « staffs électoraux »- révèle qu’ils suffiront à « plier »
le scrutin. Une logique de boutiquier. Ils ont tous « besoin de nous »,
non pour ce que NOUS SOMMES, mais pour ce que nous VALONS. Comme nous sommes
contraints désormais de vivre petitement dans un petit pays muselé par l’impératif
consumériste, nous suivons, avec nos petites prothèses techniques, nos petits
hochets forfaitaires totalitaires nos petits maîtres, lesquels sont « grands »
parce-que nous avons décidés d’être des nains. Dans cet univers du spectacle
permanent, nous sommes les figurants nécessaires dont nos petits metteurs en
scène ont besoin pour les superproductions dont ils deviendront les petits
héros. Pendant ce temps, d’autres peuplent, quant à eux réellement décomplexés,
participent à l’émergence ou à la réémergence de grands Empires. Voilà ce qu’il
en coûte de se vautrer dans l’humanisme pleurnichard du « mémoriel » :
on quitte l’Histoire pour se raconter des histoires.
Gaulliste, j’en viens à regretter
les années Mitterrand, non pour la pratique politique de cette époque, que pour
le fait qu’elle ressortissait encore d’une certaine grandeur. En trente ans, on
est passé de ROBERT BADINTER à CHRISTINE TAUBIRA…Je vous laisse juges. La
République se meurt mais la gastronomie se porte de mieux en mieux. Tous les
psychanalystes vous le diront : la bouffe et le pinard restent de solides
compensations érotiques (Eros pris dans le sens global de passions). J’y
ajouterai le foot, sachant que je ne vais pas me faire des amis, ce sport,
authentiquement fasciste, étant largement courtisé par intellectuels et
politiques, essentiellement parce qu’il « fait peuple ». Nous
parlions de Rome qui n’était plus dans Rome. Mais c’est la fin de Rome. »Panem
et Circenses » ? Très peu pour moi. « Bon appétit Messieurs » !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire