jeudi 7 novembre 2013
UNE REFLEXION MAJEURE SUR LES ORIGINES DE LA GLOBALISATION CULTURELLE: RENE GUENON; "LE REGNE DU QUANTITATIF ET LES SIGNES DES TEMPS" (1945). Extraits.
Dès 1945, RENE GUENON s'interroge sur l'avenir de nos sociétés modernes confrontées à l'impératif économique, c'est-à-dire à la tyrannie du "quantitatif". Il y voit une réduction anthropologique majeure, tant du point de vue intellectuel qu'à celui des racines traditionnelles de notre civilisation sans dieux. "Solidification" matérielle des sociétés, uniformisation - supposant "la haine de toute supériorité", "Temps changé en espace", substitution du psychique au spirituel, de la "vie ordinaire" à la transcendance, de la "religiosité" -"C'est-à-dire une vague sentimentalité"- à la religion. "Que peut-on attendre d'un "développement" dont le trait le plus caractéristique est d'aller proprement à l'encontre de toute spiritualité", s'interroge ce fin connaisseur des cultures orientales, en particulier indienne? Et de pourfendre le règne du "toc" et du caprice individuel, né de l'hubris rationaliste des "Lumières", pourtant relié à la dictature des masses et à la mort du Sujet et du Secret: "Un monde où tout serait devenu "public" aurait un caractère proprement monstrueux" prophétise-t-il. On lira en particulier avec profit ce texte très actuel sur ces monnaies désormais déconnectées de toute historicité symbolique et réduites à la simple question du "pouvoir d'achat"!!
Des monnaies sans "âme"
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Editions Gallimard, 1945, renouvelé en 1972.
A mettre en écho aux travaux d'ARENDT, de HEIDEGGER, d'ELIAS CANETTI et de MARCUSE.
On trouvera une traduction littéraire récente de cette conscience aiguë d'un "désenchantement du monde" dans le beau livre de JEAN CLAIR (Philosophe et historien d'art, en particulier de la Vienne "Fin de siècle"): "Les derniers jours", Gallimard, 2013.
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