Hommes de guerre tous les deux.
Moines-soldats tous les deux,
Et tous deux terribles Capitaines, mais beaux. Aussi.
Hauts Seigneurs de leurs peuples tous les deux.
Intransigeants jusqu'au défi, tous les deux.
L'un cherchait "l'aube" pour les siens, pour les siens, l'autre refusait un second crépuscule.
Irréductibles tous les deux.
Durs pour leurs hommes, doux pour leurs rêves,
Vendangeurs des mêmes pierres, laboureurs des mêmes sables,
Tous les deux héritiers de Testaments anciens, sourciers farouches d'étoiles et de pierrailles,
L'un, venu du Crépuscule avait planté son soc et posé ses valises,
L'autre aurait aimé calligraphier le vent et arrimer au ciel toutes les Arabies.
Sous un arbre, tous les deux, couchés sous un seul soleil,
Et les passereaux de Tibériade, en riant à plein bec les frôlent pareillement,
Ces vieux lions de Judée couchés,
Gisants de bronze,
Sous le ciel noir,
Leurs Palestines.
OLIVIER MILZA DE CADENET
2 commentaires:
Plutôt beau poème. A l'évidence, l'intention de l'auteur était de montrer qu'il est vrai que les Arabes et les Israéliens peuvent se partager la Palestine. Dommage d'avoir pris en exemple l'un qui pensait la Palestine encore Judée, quitte à renier ceux qui y habitent depuis 2000 ans. Je crois que la paix sera possible uniquement lorsque les Israéliens feront leur mea culpa, et cesseront d'honorer, provocation ultime, ceux qui ont fait de la Palestine une terre à feu et à sang.
La thèse de l'antériorité des arrivées ne tient pas la route en archéologie. Proto-arabes, araméens, assyro-babyloniens,etc.sont arrivés en même temps. La violence est des deux côtés, l'intransigeance, depuis 1948, pour Jérusalem en particulier, des deux côtés. Mais ce poème entendait prendre de l'altitude et rendre hommage à deux terribles et magnifiques figures. J'en resterai donc là.
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