"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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lundi 6 janvier 2014

DIEUDONNE: LA DEMOCRATIE CONTRE LES...VALLS- HESITATIONS.

Je n'aime pas Dieudonné. Je n'aime pas son "humour", je n'aime pas ses postures et je suis effaré de voir une opinion publique scotchée sur des "quenelles", terme aussi abscons que le geste débile qu'il désigne. Philo sémite, doté d'un ancêtre juif en ligne maternelle, amoureux d'Israël - tout en sachant désigner ses excès et ses erreurs - je ne puis qu'honnir les propos antisémites de cet amuseur vulgaire dont Manuel Valls a raison de rappeler que ses "représentations" ressortissent en fait du statut de meetings déguisés. Soit. Mais:

-Mon amour d'Israël, précisément, m'a valu, de la part de certains de mes amis issus de la communauté arabo-musulmane, des critiques dont j'aurais accueilli la manifestation plus favorablement si, à ma grande surprise et à ma grande frayeur, elles avaient participées d'une réflexion de raison et non d'un antisémitisme, désormais "naturel", fondé sur les poncifs les plus éculés -mais hélas les plus inchangés!-, à savoir une dénonciation du "mondialisme juif", de l'information "verrouillée par les sionistes", quand ce n'est pas, purement et simplement, la mention des "Protocoles des sages de Sion", faux célèbre mais qui poursuit, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, une carrière de "vérité" révélée!

-Et c'est précisément ici que je me sépare du Ministre de l'Intérieur. Quand on appartient à un gouvernement qui a décidé sciemment de promouvoir la moindre "réaction victimaire" de communautés dont on connaît la détestation du "sionisme" (c'est le mot-masque réglementaire et "acceptable" aujourd'hui dont s'affublent les antisémites ordinaires), quand on appartient à une famille politique qui a "promu" Mohamed Merah au rang de "gamin fourvoyé" et à une majorité qui a relevé de son commandement l'officier qui a commandé l'équipe chargée de neutraliser cette "victime", quand on appartient à une majorité latente qui compte dans ses rangs une extrême-gauche mélanchonienne appelant régulièrement à la haine sociale et dénonce régulièrement la "finance invisible" - les amateurs éclairés de la France des années 1930 reconnaîtront aisément la provenance idéologique de cette expression-, quand on appartient à une famille idéologique qui soutient indéfectiblement la (juste par ailleurs en soi) cause palestinienne, aujourd'hui portée par le Hamas et le Hezbollah pro-iranien, clairement et officiellement décidés à en finir avec Israël en se servant d'une revendication territoriale (juste je le répète) dont ils n'ont que faire, il est difficile ensuite de dénoncer les conséquences de ces inconséquences en prenant Dieudonné comme bouc-émissaire, par une étrange et dangereuse inversion de la "théorie" du même nom.

-Hostile aux lois mémorielles - soit il les faut toutes, soit il n'en faut aucune, et je n'aperçois pas par exemple, et pour cause, de demande pénale pour en finir  avec le négationnisme des crimes du communisme!- et partisan du combat historique avec des armes intellectuelles, je suis par essence hostile aux interdictions préfectorales de spectacles, fussent-ils nauséeux. La liberté d'expression peut nous gêner, mais si on l'étalonne -comme les lois mémorielles- sur la sensibilité d'un groupe ou d'une communauté, elle n'est plus la liberté d'expression. Il n'appartient pas à l'Etat de "faire" l'Histoire; il ne lui appartient pas davantage de "faire" l'opinion. Les barbaries ordinaires, affublées du qualificatif "d'art brut", des rappeurs de banlieues ne suscitent guère de demandes d'interdiction préfectorales. Cet ordre idéologique, conjugué au nouvel "ordre moral" de la gauche, me semblent relever de ce qui reste de mentalité terroriste -au sens robespierriste- chez les socialistes, et d'une tentation de censure à géométrie variable. A cette aune, il faudrait, à titre d'exemple, censurer ceux et celles qui, issus des "indigènes de la République", continuent méthodiquement, dans les media, à traiter les Français de "souchiens". Contre les ...Valls hésitations et les censures opportunistes (elles le sont toujours), je préfère assumer la liberté des expressions et user, justement, de la liberté qui m'est donnée par notre démocratie, pour dénoncer ce qui me révulse.

Dieudonné n'est qu'un symptôme, la face immergée d'une parole antisémite toujours latente, mais libérée -aussi- indirectement, par ceux-là mêmes qui s'en émeuvent.
Finalement, je ne vois qu'un seul slogan de 1968 soluble dans notre démocratie: "Il est interdit d'interdire"!

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