"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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jeudi 23 octobre 2008

REBONDS.




















ROAD TO WASILLA.



Tout me prédispose à préférer Barak Obama à John McCain dans l’élection américaine, nonobstant le fait qu’il est discutable pour un Français de s’identifier à un american citizen, mais bon, si on met en vrac la prestance, l’évidente compétence et le charisme du candidat démocrate, sans compter sa négritude et le pied de nez que sa victoire (et déjà sa présence à ce niveau de la compétition) signifierait après plus de deux siècles de ségrégation raciale, en ajoutant mon goût prononcé pour cette littérature américaine du métissage où coexistent les prestigieux MacCarthy (Cormac bien sûr), Russell Banks et Jim Harrisson, tout dis-je me propulse vers le sénateur de l’Illinois.

Ajoutez à cela que j’ai toujours été favorable à la légalisation de l’IVG, que je confesse ne pas avoir de compassion plus particulièrement marquée à l’égard des trisomiques et ne suis pas chasseur d’ours. Grande fut donc ma stupeur quand, récemment, je réalisai, horrifié, que j’étais tombé follement amoureux de Sarah Palin ! Mes ex-amis de gauche ironisèrent bien sûr sur un itinéraire de gauche à droite qui, à leurs yeux, portait en lui, après mes « aberrations sarkosiennes fascistes » (sic), une telle dérive alaskienne. Bon, mais je confesserai que mon empathie pour miss Alaska procède de ressorts -si j'ose cette expression!- plus nettement charnels (entendez-le au sens global) que ceux qui m'ont lié au Patron. Brisons là. Ne me contentant pas de ces constats, je consultai en urgence ma psy pour comprendre les raisons d’un tel égarement et nous entreprîmes une analyse en urgence de mes pulsions paliniennes ! J'en rend compte ici en exclusivité mondiale à ceux (et surtout celles) de mes admirateurs (trices) qu'une telle révolution copernicienne dans mes fixations érotiques pourrait à juste titre inquiéter.

N’esquivons pas ma nature profonde : il y a d’abord que cette femme est…une vraie femme, je veux dire non seulement une belle femme mais une femme belle, puissante dans son personnage, droite dans sa démarche corporelle, vrillante dans son regard et pour tout dire décoiffante ; tout ce que j’aime, mais il est vrai que mon spectre féminin est très large ! Phénomène à mon sens unique: cette fille parvient à vous émouvoir même quand elle dit une très grosse connerie car elle n'est précisément pas conne du tout mais s'exprime comme une certaine Amérique profonde, faite de gens simples, s'exprime: avec cette maladresse bourrue et émouvante de ceux qui ont gardé un charriot bâché dans la tête. A côté d’elle, la peu hilarante Hilary fait un peu figure de nonne contrariée ou d’universitaire ménopausée, sans compter que le statut d’ex-cocue ne lui confère pas un bien folichon charisme, Bill monopolisant ad nauseam la fonction phallique et/ou le principe de plaisir, avec la complicité de la candidate à l’investiture n’hésitant pas à exhiber si j’ose dire le corps du délit, pour rameuter l’électorat machiste de façon subliminale. Beurk!

Et puis, surtout, Palin parvient, avec des idées si réacs qu’elles en deviennent héroïques, à faire figure de marginale dans cet océan de bienpensance des élections américaines. Obama est gentil, bon, pacifiste, indulgent, mesuré, méticuleux, conforme et très prudent, bref, silencieux sur l’essentiel et prolixe sur le prévisible comme l’ont été avant lui Kennedy (creux et banal face à la force conceptuel de Nixon, en 1960, tout le monde en est convenu, mais beau et doux) et Clinton. Palin est brutale, magouilleuse, guerrière, sauvage, imprudente et de mauvaise foi: Human Being. On attendrait d’un noir américain un peu d’originalité, un peu de swing, un peu de décalage, bref, tout ce qu’on aime dans le jazz et puis, patapoum, voilà Madame qui « chauffe la salle » avec les gosses qui cabotinent un max, bref, la sainte famille unie, classique, soudée (Les Clinton avant les fellations fatales) gnangnan…Paradoxe incroyable : sanglée dans son youpala ou portant un couffin à bout de bras, Palin n’en est pas moins la passionaria des Républicains, avec blitzkrieg verbal, attaque de cavalerie pleine de panache et d’héroïsme – il y a du John Wayne et du Sitting Bull chez cette fille là !- et langue libérée des artefacts humanitaires réglementaires…La voilà en meeting, son enfant mongolien dans les bras, affichant en action sa conception de la Vie et assumant ses convictions jusqu’au bout et puis, un peu plus tard, dans un monde vautré au chevet des bébés phoques, défendant bec et ongle la chasse à l’ours et la pêche au gros !Réchauffement climatique ? Rien à cirer, elle habite dans les grands froids et les espaces infinis du monde péri-polaire et il y a du moujik russe et du moine-soldat chez cette nana au demeurant très américaine qui adore les flingues et va chercher ses pizza en hydravion. Réincarnation new look de la Scarlet O'Hara de "Gone with the Wind", la vraie révoltée, c'est elle.Madone des canyons, Sainte-Geneviève des hautes latitudes,la vraie politiquement incorrecte, c’est elle. Palin, c’est le steak de caribou et les bonnes grosses frites dans un monde de plus en plus anorexique, lightisé, aseptisé, lisse, mort. Palin c'est le rêve américain, la teen inconnue du petit bahut de province qui décide qu'un jour elle sortira de l'ombre et incarnera l'oncle Sam avec en bandoulière Jésus et une Winchester 30/30, sans compter le formidable culot des "petits blancs" et une volonté qu'on ne trouve qu'en dessous de 30°Fahrenheit: Million Dollar Baby. Palin, c’est aussi le réel, ce bon vieux réel, un gosse handicapé, un autre à la guerre, la vraie nature (injuste, violente, sauvage) loin des mises en scène écolo branchées des salons de Washington : rapporté au « surmoi » Al Gorien, Palin, pour tout dire, c’est le « ça » de l’Amérique, into the Wild, into the War.

Dans le « couple » McCain/Palin, le mec, c’est elle et si on les comparait aux personnages de Cervantès, nonobstant le rapport hiérarchique, Don Quichotte c’est encore elle ! D’ailleurs si j’étais John, je renoncerais peut-être à l’élection, considérant qu’en cas de victoire, il devrait compter avec une vice-présidente qui juge un gars sur sa capacité ou non à équarrir un caribou ! Il est déjà bien abîmé notre Johnny. En voilà une qui aurait sans doute régler au couteau le sort d’une Monica Levinsky locale. Le coup de : « Ce n’était qu’un écart de conduite, nous nous aimons toujours et quel soutient dans la campagne » bref, bobonne qui s’humilie devant les caméras, c’est pas son truc. Une vraie gonzesse, sans doute une amoureuse absolue…Bon, j’arrête de phantasmer. Je souhaite quand même la victoire d’Obama mais pour moi, c’est pas Barak qui casse la baraque, c’est Sarah qui arrache…Avec vôtre côté moitié Bonny and Clyde moitié Jeanne d’Arc façon Besson, I love you Sarah Palin, so long and good luke !





Pour Serge Gainsbourg, in memoriam...
Tu nous manques!








18 commentaires:

Anonyme a dit…

De mal en pis...il est bien regretable que votre coeur qui chantait autrefois ls louanges de hannah A, ne batte aujourd hui plus que pour Sarah P. que les hommes sont volages.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

Bonjour!
1."De mal en pis": donc Arendt c'était mal et Palin c'est pis? Attention à votre syntaxe!
2. J'aime toujours autant Hannah Arendt au point même de lasser mes auditoires.
3.J'essaye de secouer le politiquement correct et la pensée réglementaire. Palin, c'est aussi l'Amérique et, puisque visiblement vous me connaissez, vous savez que j'aime les gens tranchés et passionnés, pas les tièdes, les centristes, les raisonnables. Mon coeur bat pour les êtres authentiques, même quand je ne partage pas leurs idées.
4. Regrettable prend 2 "t".
5.Vous êtes à l'évidence une jeune femme (voir votre dernière périphrase et ce souci, que je comprends, qu'un "maître" reste dans la ligne qui vous rassure). Les maîtres sont là pour vous déranger, vous bousculer, vous aider à penser.
5. En revanche, il faut critiquer les maîtres et les dépasser, Oedipe normal. Donc j'aime votre opposition.
6. Ce ne sont pas les hommes qui sont volages. Les hommes sont polymorphes et le monde est complexe et ...polysémique.
7.Sans vous connaître (reconnaître ?), je vous embrasse.

Anonyme a dit…

bonsoir!

1.je suis impressionnée (ée: on ne peut rien vous cacher!)par l'exactitude de vos suppostions...
2.Vous dites ne pas aimez les tiedes mais n est ce pas la passion qui pousse les peuples vers l'extremisme?
3.effectivement, ma tournure etait mal choisie, pardonnez cette erreur de jeunesse: loin de moi l idée de minimiser l oeuvre d' Hannah.
4.Hannah que vous defendez toujours avec ferveur dans le 2. ; je constate que vous retourné à vos amours premieres et vous en felicite.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

Rebonsoir;
Ma tirade Palin alternait sérieux et provoc'. Reste qu'elle n'est pas extrémiste mais plutôt entière.Mes "amours premières" sont mes amours toujours et vous savez que l'essentiel c'est aimer -je parle pas de Palin-, aimer les êtres, les lieux, les beaux textes, les belles musiques...Mon talon d'Achille sans doute, cette "érotisation" du monde et mes voyages fous à travers les choses...Difficile à expliquer.
Vous n'êtes pas rancunière, vous affrontez et vous vous affirmez "en avant, calme et droit", sans arrogance et subtilement. Votre réponse est belle.
Je vous embrasse.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

post-scriptum à ma correspondante inconnue:
A propos de mon intuition sur le sexe de mon correspondant, c'est assez simple; "volage" appartient au vocabulaire féminin pour qualifier l'inconstance vraie ou supposée des hommes et leurs passages d'un amour à un autre amour. Mais en y repensant, je réalise que vous sembliez au fonds me reprocher inconsciemment mon inconstance "amoureuse" à l'égard d'Hannah Arendt que je "trompais" en quelque sorte avec Palin. Je note d'ailleurs que pour qualifier ma relation à Hannah, vous avez employé le terme "coeur" (relevant du vocabulaire amoureux) alors que normalement seul mon "esprit" aurait du guider mon mouvement vers elle. J'en déduis deux choses vous concernant et, à bien y réfléchir, me concernant, comme quoi, consciemment ou inconsciemment vous avez "révélé" avec vôtre court message, des éléments enfouis:
1. Vous concernant: vous êtes hypersensible sur la question de l'inconstance des hommes et leurs "trahisons" possibles, hypersensibilité que vous avez transféré sur Arendt "trompée" par moi.Equation intime, à moins que vous n'ayez souffert d'une séparation parentale???
2. Plus étrangement, votre inquiétude sur mes "fidélités" m'amène, en analysant mon attitude et votre réaction, à convenir que j'ai toujours eu à l'égard d'Hannah Arendt une empathie autant intellectuelle...qu'amoureuse, jalousant presque Heidegger d'avoir été son maître et son...compagnon. Ce couple extraordinaire m'a toujours fasciné, tant les séparaient la personnalité, l'âge, et bien sûr la judéité d'Hannah face à ce paysan souabe qu'était (aussi) L'auteur d"Etre et Temps".
Finalement, votre si court message déclenche des effets en chaîne passionnants relevant de ma personnalité profonde et ...de la vôtre. Resterait à savoir si vous appartenez à la communauté juive, ce que pourrait laisser supposer votre affectivité à l'égard de celle que vous appelez "Hannah", cette communauté juive à laquelle appartenait mon ancêtre Eléazar Carcassoni et vers laquelle j'ai toujours éprouvé une étrange empathie...Vertigineux!!
A bientôt peut-être?

Anonyme a dit…

cher mr milza,
il semblerait que vous vous soyez fourvoyez quant a votre choix d'orintation: ce n est ps dans l enseignement mais dans les services secrtets que vous auriez du faire carrire.
"it's a joke"; pour vous citer.
vos hypoteses se revelent (une fois encore) correctes. j hesite a vous ecrire d avantage, de peur de ce que la moindre virgule pourraient laisser transparaitre a votre esprit imparable...
a bientot sûrement.

Anonyme a dit…

Cher professeur
Vous semblez avec délices parler de votre personnalité et tout ce qui s'y rattache! N'y voyez aucun signe de répréhension (nous sommes sur votre blog).
Il m'est venu cependant une question portant sur votre engouement certain pour la communauté Juive. Mais peut-être devrions nous parler de plusieurs communautés en vérité. Cela vous semblerait-il trop indiscret de m'en expliquer la cause? (mes origines sont juives, vous l'aurez compris)
A mon tour de remarquer quelque chose. Votre perspicacité et votre tendance très forte à analyser le comportement des gens,à decrypter chaque mot, comme s'il revêtait une importance certaine. Pourquoi souligner ces choses avec une telle promptitude? C'est assez destabilisant! Sauf s'il s'agit de mettre en valeur vos propres capacités? (préparer les concours avec vos élèves esquinte! ;))
En tout cas, j'ai beaucoup de questions à vous poser, et j'ai hate de vous revoir en cours! Par exemple, sur la pérenité de l'oeuvre de Nolte!
Bien à vous

Olivier Milza de Cadenet a dit…

A "becausewecain" d'abord,"mon" inconnue: continuez d'écrire je vous en prie, même si je dois pour vous y inciter cesser d' analyser vos propos. Je le fais, non pour jouir narcissiquement de mes "capacités" comme le suggère mon autre correspondant (à qui je n'en veux pas car cela aurait pu être le cas)mais tout simplement pour prolonger une conversation par "ricochets" que je trouve assez hors norme et pour tout dire digne de notre sujet (Arendt pour vous, Arendt et Heidegger pour moi). De plus en plus étrange puisque nous reproduisons (toutes proportions gardées!!!) un type de relation (ici strictement épistolaire) proche de certains aspects de la leur. Pourquoi réagir si vite à vos propos se demande l'autre correspondant? Mais par pur plaisir de l'échange et non de la performance et surtout, parce que le "maître" digne de ce nom doit engager son être dans cet échange afin de faire progresser celui-ci. Dans cette étrange dialogue avec vous, nous apprenons des choses l'un de l'autre(vous pourriez d'ailleurs décrypter vous aussi mes propos afin d'avancer dans notre connaissance mutuelle) et j'insiste sur le fait qu'on peut travailler à comprendre le monde à partir d'un tel échange "intime",car tout échange intime à un lien avec La Connaissance qui débute toujours comme une co-naissance, c'est-à-dire une naissance à deux.
Un Maître doit, à un moment donné,engager la totalité de son Etre dans la transmission intellectuelle qui, pour moi, passe par un échange passionnel ou passionné. Attention, pour moi, "Maître" n'est pas un terme pompeux ou prétentieux et le magister est réversible. Dans nôtre échange, vous êtes aussi le Maître (je ne dis pas pas maîtresse car, bon...)dans la mesure où vous faîtes avancer l'échange comme moi.
Continuons si vous le voulez bien, ici ou, si vous préférez, sur "charlus@caramail.com" mon e-mail si vous estimez que la correspondance devient trop personnelle pour être publiée..A votre choix. Aidez-moi vous aussi à progresser à partir de vous car avez-vous réfléchi que sans votre réponse (je n'étais pas sûr qu'elle viendrait), ma parole s'interrompait et l'échange cessait.
On est loin de Palin!!!!
Ma meilleure pensée.
OMDC.

A mon autre correspondant: donc nous en parlerons à l'ISTH car vos questions sont trop globales pour y répondre ici.

Anonyme a dit…

Eh bien, après presque deux ans, un constat s’impose, vous n’avez pas changé (quelle imbécillité de ma part de constater quelque chose d’aussi simple. Vous avez changé trop de fois pour vous le permettre à votre âge ; et pour paraphraser un de vos collègues aux belles moustaches et jolies lunettes rondes sans même parler de son tweed anglais, « mon bon ami, à mon âge quand on change, c’est en mal », phrase que je n’oublierai pas, et qui contenait, si bien tourné, ce conseil : « change maintenant, pauvre imbécile, conscientise toi, pour ne pas faire les mêmes bêtises que certains à cinquante-ans. Ah, le saint homme. J’espère qu’ils se portent bien, lui et son humour ravageur).
Vous aimez toujours autant fouiller ce qui sent mauvais, avec la délicatesse d’un grand écrivain et d’un bel intellectuel. Mais il me troue les fesses que je doive vous en remercier… En effet je ne puis me séparer de vos enseignements, même si vos idées personnelles me révoltent au plus haut point (like back in the days anyway) surtout lorsqu’il s’agit de faire l’apologie d’une péronnelle imbécile qui ferait encore tout perdre à l’Amérique !!! Les temps ne sont plus à la réaction et à la peur, l’urgence est trop grande pour que ce pays puisse se permettre un « four more – more – years » d’une politique de la peur, sans compter une politique internationale impérialiste et selfish, centrée sur d’« unsustainable needs » pour un pays qui ne représente après tout peut-être que 5% de la population mondiale tandis qu’il influence toute la sphère économique, pressurise les organismes internationaux, se dit le pays de la liberté, le pays de Dieu, et trêve de contradictions insurmontables. Je suis maintenant en Erasmus, émigré (à bon droit, bordel de N.S. d’un mètre soixante-cinq), entouré partout d’Américains aux accents impossibles, tous plus bêtes et plus intelligents les uns que les autres (comme nous tous), mais un constat s’impose : quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, ils ont TOUS, TOUS ce besoin de changement en eux, et ces larmes aux yeux lorsqu’ils pensent, non pas à Obama et son « Yes we can » (comme je l’ai dit ceux que je rencontre ne sont pas plus demeurés que nous), mais au possible retour, encore et toujours, de ces salauds de droite anti-avortement et pro burger-de-grizzly. La jeunesse est l’avenir d’un pays, nos temps sont troubles et chargés d’électricité, ainsi par de tels propos vous hatisez les flammes, insultez la jeunesse du monde et ce siècle à venir, insultez la paix et l’amour sur l’autel de vos belles écritures et de votre égo dilaté depuis si longtemps.
Alors suffit, hein, de jouer à l’imbécile pour quelqu’un d’aussi intelligent que vous, je sais bien que vous aimez ça, les contradictions, à vrai dire moi aussi et même si je n’aime plus votre façon de penser vous écrivez si bien (il faut rendre à César ce qui appartient à César, comme cela vous va bien, vous économiseriez plusieurs cinquantaines d’euros à poster plus souvent vos élucubrations sur la toile et à lire les commentaires qui s’en suivent plutôt que de parler à un – que dis-je, une – psy..), vous écrivez si bien donc que je ne puis m’empêcher de rire à de tels articles, mais ce rire ne vaut pas l’hypothétique tristesse que vous infligez à tous ces pauvres petits Américains plein d’espoirs qui, eux, vivront, non pas comme vous, et plus que nous tendre jeunesse, les conséquences de telles politiques et les conséquences du fait de se bander les yeux devant les problèmes capitaux de ce nouveau siècle. Votre style et joli mais vos mots ne sont point d’une frivolité légère, ils comptent, ils importent, ils influencent, font du mal. En un mot ils ont des conséquences que vous plus qu’un autre êtes à même de calculer.
L’Amérique EST influente, le restera, alors autant qu’il y ait une maigre petite chance pour que son influence soit conscientisée et responsable. Et de ce point de vue, si c’est pas Obama, c’est sûrement pas cette attardée d’alaskienne à la con (qui sait même pas le nombre de pays qui forment l’Europe, ou bien l’Afrique, sans parler de l’Asie) qui le permettra.

Non, c’est bien, vraiment bien de remuer la merde comme je le disais, mais là c’est trop fort, monsieur, arrêtez donc cette mascarade, S’IL-VOUS-PLAÎT retenez-vous de dire que ce produit d’inconscience totale qu’est S.A. (je lui reproche pas de vivre, je lui reproche d’ouvrir sa bouche avant d’avoir tourné sept fois sa langue et je lui reproche de représenter une certaine politique, n’allez pas me dire qu’elle ne l’a pas choisi) assume ses conceptions de la vie et ses convictions, ce qu’elle assume dans des comportements pareils, c’est ces CONTRADICTIONS étonnissimement surmontables.
Et ce que je vous reproche à vous, par contre, c’est qu’au lieu d’utiliser la science et le savoir que vous maîtrisez si bien, vous ne puissiez maîtriser votre égo et votre complexe d’incompris et de non-écouté pour aller dire de telles bêtises, alors que vous avez, visiblement, toute l’écoute et l’attention dont vous avez besoin, et que vous méritez.
Si la guerre est une chose bien trop sérieuse pour la laisser aux militaires, monsieur, cessez de jouer avec la politique, ce n’est PAS un jeu, séparez donc la culture (qui restera la culture, et de ce point de vue vous avez le droit d’aimer l’Alaska et les steaks de caribou et Million Dollar Baby – c’est pas pour vous faire du mal, hein, mais moi j’aime pas, franchement cinéphile que vous êtes, parlez-moi plutôt d’Into The Wild, parlez-moi d’History of Violence a.k.a la réivention du Western, parlez-moi d’amour et d’esthétique des paysages !), séparez donc la culture d’enjeux politiques tels que ceux-là !!!!! L’avenir du monde se joue ici, comme en chaque élection. Même si dans une ultime et désespérée tentative de vous raisonner vous-même et de vous déculpabiliser au travers de votre lecteur, vous affirmez en fin d’article souhaiter quand-même la victoire d’Obama, le mal est fait et vous le savez. Il y a certains domaines et certaines fois, ainsi en ce qui nous concerne dans la politique et dans cette élection si capitale, où il convient selon toute décence de rester constant et conscient dans ce que l’on pense, ce que l’on dit, et ce que l’on fait. Le bouddhiste qui est en vous pleure de honte, je le sais. Ce n’est pas parce que ce dernier est apolitique qu’il doit se taire lorsque vous sous-entendez (ah, pas à moi hein ! ne le niez pas !) de telles conneries dans un style aussi décapant. Pensez aux jeunes qui vous écoutent, ne les influencez pas, formez-les. Expliquez-leur pourquoi c’est d’un danger capital qu’une telle femme arrive à la tête d’un pays aussi influent, n’allez pas croire que cela coule de source pour tout le monde.

A Gainsbourg qui nous manque à tous (surtout pour sa conscience inconsciente), A la mémoire de Desproges devant qui vous n’auriez pas osé, A votre père, A vous-même, et Au vieux marxiste qui sommeille en vous (pourquoi continuez-vous de croire que ce dernier a complètement tort ? Faites donc la paix avec vous-même).

JAH GUIDE AND PROTECT.
MAY HIM GUIDE YOUR STEPS UNTO BABYLON.
Un autre Olivier, frisé lui aussi.

Anonyme a dit…

Vous semblez aimez découvrir la personnalité de vos commentateurs. Vous ne manquerez pas de deviner que je joue au basket-ball. Je commence donc par briser toute tentative d'analyse personelle de mes écrits pour tenter de se raccrocher au sujet premier . En cas de besoin (pour analyse ou conseils)j'utiliserai votre adresse e-mail si gracieusement dévoilée.

Au Basket- Ball ,les rebonds désignent les ballons captés par les joueurs aprés un tir manqué. Je vais tenter de réagir à vos Rebonds comme à un tir manqué de votre part. A vous de deviner grâce à vos talents si nous jouons dans la même équipe.

Pour faire simple il me semble plus que décevant de mêler politique et ressenti . Pourquoi prendre autant de temps à justifier votre vision de la femme Palin sans évoquer ses idées? La conséquence de cette vision réductrice est que votre article manque cruellement de fond en ce qui concerne les conséquences pratiques de l'élection du duo MacCain-Palin. Or je ne pense pas devoir vous apprendre combien il est dangereux de justifier un choix politique sans faire référence aux idées, et sans faire preuve de pragmatisme. Que Palin soit une '' vraie femme '' devrait être aussi important pour les citoyens que la couleur des vêtements d'un professeur ou que l'état des chaussettes d'un PDG.

Secouer le politiquement correct est votre ambition , attention à ne pas oublier l'essentiel : les idées et le programme. Dans le cas contraire vous conforterez les citoyens dans leur désillusion ou dans l'idée que l'on peut voter pour quelqu'un en regardant son affiche et pas son programme.

PS Je ne résiste pas à corriger une de vos fautes d'orthographe voyant que c'est la règle sur votre blog. Il est regrettable avec 2 '' t'', de faire ce genre de fautes :
'' car tout échange intime à un lien avec La Connaissance qui débute toujours comme une co-naissance, c'est-à-dire une naissance à deux.''

A votre disposition pour toute correction orthographique ou toute réaction à ce commentaire.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

Messieurs (je suppose):


Je n'analyse pas mes interlocuteurs, vous n'avez déjà à ce niveau rien compris: je vais les chercher au coeur de leur être pour rebondir avec eux et je souhaite qu'ils fassent de même avec moi. Démarche "érotisée" de l'échange intellectuel que Platon avait il y a bien longtemps compris; il n'y a pas besoin de se toucher pour être touché. Exemple: la jeune femme qui me reprochait de façon si émouvante ce qu'elle croyait être mon détachement d'Harendt va m'amener à préciser ma relation "amoureuse" à l'auteur des "Origines du..." et à publier sur ce blog un texte sur la grande Hannah. Réussite de l'échange.(Au passage, l'ego de mon interlocutrice est aussi fondamental que le mien!). Au détour du message, je lui pointais du doigt une faute d'orthographe, petite plaisanterie au deuxième degré (je jouais au prof) que vous n'avez bien sûr pas compris là encore et qu'elle a su dépasser pour finalement me répondre sans même mentionner cette mention de sa "faute". Des fautes, liées sans doute à la rapidité du "style sms", elle en fait d'autres mais qu'importe: ses messages son vivants et font avancer un échange, les vôtre sont lourdement didactiques, sans humour (défaut radical à mes yeux) et...sans doute masculins, car si stupidement phalliques ( le premier interlocuteur cherche à l'évidence à écrire un plus "gros" message que le mien mais rassurez-vous, je n'en ai sans doute pas une "plus grosse que vous").Vous n'avez rien compris au texte sur Palin et son mélange de plaisanterie et de "profondeur". Vous récitez sur les USA des resucées de cours (pas les miens) mal digérés et de lieux communs télévisuels. Le coup d'Obama porteur d'espoir, dispensez-m'en je vous prie: l'Histoire du monde est pleine d'espoirs déçus alors, prudence, surtout quand on sait qu'une fois de plus, le défenseur des pauvres et des opprimés a battu tous les records de dépenses publicitaires grâce aux millionnaires fortunés de la côte Est. Je vous précise d'ailleurs, moi qui ai lu le programme des deux candidats, qu'Obama ne prévoit nullement de remettre en cause le système de couverture santé, un des plus inégalitaires au monde. Un exemple parmi d'autres mais très significatif. Ah, au fait, c'est bien l'horrible Bush qui a fait d'une petite pianiste noire de l'Alabama son Secrétaire d'Etat, de C.Powell son général en chef puis Secrétaire d'Etat et fait exposer la dépouille mortelle de Rosa Parks sous la coupole du capitole, non? Messieurs, car à mon sens vous êtes des mecs, vous devriez voyager, je veux dire voyager vraiment, aux USA pour commencer, et puis lire Banks, Harrisson, McCarthy... marcher dans les montagnes, rencontrer des "vrais gens",sortir des petits lieux-communs des magazines, bref regarder le monde tel qu'il est et pas tel que vous voudriez qu'il soit (un trait commun à tous les "progressistes"). Là, je vous répond genre sérieux mais le texte sur Palin n'était qu'un glissement léger, un "essai" auquel vous répondez au premier degré. Navrant.
Bon "co-naissance" est un jeu de mot aussi (naissance avec) et quand on coupe le mot, on ne peut pas redonder la consonne et ce n'est donc pas une faute d'orthographe. Mais cela est peut-être au dessus de vos possibilités.En revanche, "personnel" a besoin de deux "n" cher second interlocuteur. Charmé d'avoir fait vôtre connaissance mais je n'ai pas franchement envie de faire votre co-naissance, c'est-à-dire de "naître avec" vous.
Croyez-moi: pour atteindre (non pas la vérité mais un peu de la réalité) il faut d'abord étreindre et là, pour vous, y'a du boulot.Quant à moi, il me faut étreindre pour atteindre même si, en dernier ressort, je préfère atteindre sans étreindre qu'étreindre sans atteindre.

PS: mon e-mail est public, donc inutile de jubiler du genre ouaaa, il s'est trahi!

PPS.Pour "Hannah"
-Grâce à vos messages, j'ai donc redécouvert mon attirance globale pour Arendt; de là, je travaille sur ses relations avec Heidegger et au passage, je replace cela en relation avec l'orphisme (mouvement intellectuel et artistique des années 1912-1914) qui, entre autres, éclairait d'un jour intéressant les liens entre le Christ et Madeleine. Comme quoi notre conversation ouvre une longue perspective alors que les deux messages auxquels je réponds n'ouvrent sur rien. Merci et à bientôt.

Anonyme a dit…

Merci pour vos conseils en tout genre.
Mon conseil , relisez à nouveau mon message car votre faute d'orthographe n'était pas le '' co- naissance ''. Peut être que mon message n'ouvre sur rien , mais il pourra ouvrir un ouvrage de grammaire. La différence entre le à / a est parfois utile et vous le verrez si vous prenez la peine de vous relire ici. Prenez garde à l'avenir à ce genre de détails car votre " Mais cela est peut-être au dessus de vos possibilités" semble se retourner contre vous dans ce cas.

Merci pour votre nouvelle analyse ( malgré le fait que vous refusiez que je la désigne ainsi) sur ma plume masculine. Si nous pouvions passer outre votre vision des messages comme stupidement phalliques et répondre à une question : '' dans le fond , si on regarde ses idées et son programme , comment défendre encore Palin?''.

Vous vous défendez en me disant que Obama n'est pas bon non plus selon vous ( en tout cas son programme). Je ne vois pas en quoi cela fait avancer la réflexion. Je trouverai toujours un plus mauvais candidat que celui que je défends mais ça ne fera pas de mon candidat quelqu'un de capable.

Faute d'être en mesure de me rendre aux Etats Unis cette année , j'espère que votre réponse me permettra de sortir de mes ''lieux communs de magazines" même si vous ne souhaitez pas naître avec moi. A croire qu'il faut partager votre point de vous pour avoir cette chance. Où peut-être faut-il '' être visiblement une jeune femme''.

Je terminerai par un nouveau remerciement , oui je suis progressiste et merci pour le compliment. En ma qualité de progressiste je suis prêt à lire vos conseils quant à la manière d'étreindre ou d'atteindre le monde. En effet ( nouvel indice ici) , vous êtes de loin mon aîné et en cela vous êtes une source de conseils.

Anonyme a dit…

qui eût cru que poster un humble commentaire-qui plus est au second dergré- dechainerai les foules à ce point!
positivons: c est la preuve de la belle interaction existante entre maitre et eleves.
je remercie chaleuresemnt tous ceux qui elevent le debat par une correction orthograpique systematique. c est un marché plein d'avenir,belle carrire a l horizon pour "Passant"
(c est un peu la frustrée des 0 de dictée qui s exprime ici pardonnez moi)
mr MDC, se fut un plaisir de vous accomapner dans la (re)decouverte du seul etre digne de votre attrait: Hannah Arendt; qui, par sa magnanimité legendaire, fermera les yeux sur votre aventure transatlantique, n y voyant que votre interet pour cette amerique riche en contraditions:tradictionnelle dans sa modernité.
bien à vous

Anonyme a dit…

Monsieur,

Cessons donc ce qui n'était pas un combat mais que vous avez pris comme tel (j'ai simplement souhaité de moi-même user de cette forme pour dialoguer avec vous. Même si je vous accorde qu'elle fut un peu violente et moins romantique que ce à quoi vous êtes habitué, c'est simplement parce que je vous connais et que je pensais que vous vous rappelleriez qui je suis et les échanges plutôt musclés que nous avions durant vos cours que j'ai, au passage, suivi plus attentivement que nombre d'autres étudiants, croyez-le bien. C'est aussi pour cela que "je me permets", car monsieur, vous vous permettiez; cela n'est plus à prouver. S'il n'y a de maître que d'élève et d'élève que de maître, alors vous comprendrez).
Pensez-vous "vraiment" que je n'ai eu qu'un pénis dans la tête en écrivant ce message, que j’ai mis plus d’une heure à composer, et que je ne souhaitais qu’écrire quelque chose de plus long que votre propre texte ? Ne pensez-vous pas dans ce cas que j'eusse plus vite fait de me servir directement de ma main droite ? Pis encore, à dire cela, vous insinuez que j’ai un égo tel que je pense pouvoir rivaliser avec un normalien cultivé comme vous, sans même parler de vos voyages et de – feu ? – votre ouverture d’esprit. Non, croyez-le bien, pour moi les idées sont les idées et je voulais les discuter, pas à paraître plus haut, plus bas qu’un autre. J’appartiens à une certaine culture, je m’y tiens et j’en suis fier car j’ai déconstruit la mienne pour choisir l’autre qui me définit aujourd’hui, et je n’ai pas à renâcler chez les autres. Je discute les idées pour elles-mêmes, je n’aimais pas les vôtres, je n’aimais pas votre texte et sous un coup d’humeur j’ai voulu répondre ; ce que je ne fais pas d’habitude, car je ne pense pas que cela puisse mener nulle part (si vous ne répondez pas à ça j’aurai évidemment raison et je serai bien attristé d’une telle vérité). Que je ne l’aime pas ne veut pas dire que je ne l’ai pas respecté en le lisant de bout en bout et en tentant une critique constructive, à la fois de celui-ci, à la fois de vous-même. Après avoir passé 1 an avec quelqu’un plus de 10 heures par semaine, sans compter les discussions en dehors des cours, et les rires, et les énervements, on finit par le connaître. Je ne suis pas sûr que vous ayez pris le temps de lire le mien, et de tenter de le comprendre. Serait-ce alors un baroud du grand-sage, pensant que personne ne peut rien lui apprendre ? Ainsi, comment souhaitez-vous co-naître avec quiconque ?? Ne serait-ce alors que lorsque quelqu’un souligne votre amour pour Arendt (amour que je vous connais et que je prends depuis longtemps pour acquis), vous ne dialogueriez en fait qu’avec vous-même, sous le prétexte que l’on vous rafraîchit la mémoire pour un auteur que vous aimez, alors qu’au jour le jour vous êtes capable de l’oublier ?
Encore une fois le propos ici est que je suis bien triste que vous rabaissiez aussi vite et aussi négligemment mon propos, qui était pourtant visiblement réfléchi (oui, peut-être que je n’ai pas le style des grands auteurs à qui vous rendez hommage sur votre blog, et que je n’ai que ça à vous offrir. Au moins mon humilité reste-t-elle présente et je voudrais, croyez-moi, pouvoir en dire autant de la vôtre. Je reviens ainsi sur votre amour du bouddhisme pour vous dire que je ne comprends pas une telle contradiction). Cela aura donc peut-être à vos yeux moins de chaleur qu’une connasse invétérée de l’Alaska, je ne changerai pas d’avis là-dessus, cette femme, cette droite, sont une hOnte). « Back in the days » vous n’étiez pas aussi susceptible même si je n’étais guère plus tendre. Et puis cessons les points d’interrogation, vous êtes bien trop intelligent pour ne pas savoir que vous « manipuliez », quelque part, dans votre texte (de ce fait vous êtes bien, comme vous l’avez avoué, un grand platonicien), sous le couvert de rigolades. Bien trop intelligent pour ne pas savoir qu’il est dangereux de mélanger à ce point culture et politique, dangereux de jouer avec le feu, dangereux d’user de manipulations dans un endroit public comme celui-ci, où vous restez homme d’influence, où votre parole compte plus que celle d’un autre et sera écoutée attentivement, notamment par vos propres – ou anciens – élèves. Pouvoir ne va pas sans responsabilité ; liberté (ici, d’écrire) ne va pas sans conscience de celle-ci. Je n’accepte alors pas la légèreté de votre propos, humour ou pas ; je suis donc là pour vous le dire et vous vous devez de respecter cela car mon propos est argumenté. Non monsieur, ni vous ni moi n’avons la grandeur d’un Desproges. Et encore une fois, devant lui, vous n’auriez pas osé.
Pensez-vous vraiment alors qu’il n’y ait qu’attaque, bittitude et caca-prout dans nos messages ? J’en suis bien triste. Triste aussi de voir que vous rabaissiez tant les gens, selon moi cela n’était pas à votre habitude (bon, hormis pour S. Royal, bien entendu).
Attristé encore que vous ne m'ayez lu qu'entre les lignes, que cela vous ait énervé et que vous ne souhaitiez pas en discuter. Vous nous avez habitués, tous, à bien mieux. Je crois avoir simplement l’honnêteté de vous le dire. Alors parlons ! Soyez-donc honnête avec moi, avec nous, sur votre blog ! Et cessez ce simple ressentiment qui caractérise la réponse irrespectueuse que vous avez faite à l’égard de ce qui est, après tout, la règle du jeu d’un blog : commenter ce que dit quelqu’un.
Prenez-donc un peu plus de temps pour nous s’il-vous-plaît, co-naissance ou pas (et cela n’a jamais été un jeu de mot). Si je ne puis me faire à l’idée que cela n’est pas le meilleur de ce dont vous êtes capable, c’est peut-être alors que les messages que nous avons écrits mon collègue et moi vous auront touché, irrité. Il y a en effet réaction, vous ne sauriez le nier. Alors, début d’une co-naissance, même dans la douleur, et même si l’être ou l’idée qui naît ici n’était pas voulu(e) ?! Même si cette co-naissance est tri-chromosomique. En ce cas, si vous souhaitez continuer de défendre l’imbécile alaskienne, et être cohérent avec vous même, vous ne sauriez jeter cette co-naissance, ce bébé, avec l’eau du bain… Ultimement, comme je vous conseillais de lâcher votre psy (allons allons, vous êtes bien trop grand maintenant), lâchez-donc votre romantisme. Tout échange, correspondance potentiellement productif(ive) n’est pas toujours érotisé(e). Nos temps sont troublés et il convient avant tout d’agir les uns pour les autres.

Hence, Unity is Strength, Rastafari is Love.

Jah Guide and Protect you.

A plus tard je l’espère.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

Bon, les gars, halte au feu! J'apprécie la vigueur de vos derniers messages, leur combativité et même leur réelle qualité de ressenti et d'écriture. Bon, ok, pardon pour avoir, dans un moment de fureur, réduit votre réaction à un phallisme primaire. J'aime, dans vos derniers messages, vôtre affirmation de ce que vous êtes, qui tranche avec l'aspect un peu réducteur des précédents. En revanche, je suis surpris: je ne suis pas bouddhiste; je prends simplement à l'Orient, parfois, une "vision des choses" (relativiste, circulaire...) qui me semble pertinente pour expliquer certains aspects de notre monde. Bon, Palin, vous pouvez vraiment pas mais en revanche vous ne répondez pas sur Powell, Rice, Parks...Je ne suis pas le seul (cf des éditoriaux de grands quotidiens) à dire que certains grands espoirs se terminent par de grandes déceptions et qu'il y a (aussi) chez Obama un système marketing très bien rôdé au point que son adversaire républicain fait figure de gagne-petit. Attention aussi (imperceptiblement je redeviens prof) que dans le passé, un Kennedy doit plus à sa mort (c'est terrible à dire) qu'à son bilan réel, très limité. Je vous rappelle que ce démocrate progressiste à engagé les premiers soldats au Vietnam et que c'est le républicain Nixon qui a mis fin à la partie américaine de cette guerre et aux bombardements stratégiques au napalm généralisés par le démocrate Johnson. Je rappelle le bilan largement négatif de J.Carter et les réussites de Clinton au plan économique avec des méthodes très...libérales!!!La posture keynésienne est toujours payante puisque le keynésianisme ne marche qu'en...période de crise, l'étatisme dirigiste, tueur d'initiative privée, envahissant très vite le champs économique une fois la crise passée, provoquant des ...revendications libérales dans une opinion aspirant à nouveau au libéralisme (économique et politique).Et de même que les Italiens descendent dans la rue (à nouveau) pour critiquer Berlusconi qu'il ont (à nouveau élu), les Américains versent dans le lynchage de Bush (très tendance et super-porteur) après l'avoir élu. Insoutenable légèreté de la foule qui me fait rester prudent face au concept de démocratie.
Une nouvelle fois et sans aucune ironie, merci pour la haute tenue de vos deux derniers messages, le courage à défendre vos concepts et ce que j'ai senti, malgré la colère, d'attachement à un "maître" que vous avez apprécié.
Avec mon meilleur souvenir.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

Ah, au fait les mecs, un P.S tout de même, j'oubliais. Je réitère mon mea culpa pour le "phallisme" mais, bon, enfin, comment dire, si vous voulez que j'abandonne toute référence à un éclairage psy, arrêtez d'utiliser très très très subtilement le thème de l'âge (vous êtes notre aîné, ce n'est plus de vôtre âge) opposé à la "jeunesse avenir du monde", une thématique un peu primaire et très discutable. J'appartiens à une génération qui fut à bien des égards consternante dans sa jeunesse...Chez les jeunes comme chez les vieux, il y a des gens super et des cons superlatifs (je ne parle pas de vous hein, on recommence pas!!).
Amitiés.

Anonyme a dit…

voilà deux grands débats sur lesquels je voudrais poursuivre la discussion .

Toujours la même question pour commencer. Je comprends que vous ne voulez pas tomber dans le (trop) grand espoir parfois non fondé que suscite Obama. Je comprends que vous ne vouliez pas que nous nous égarions dans une caricature manichéenne entre républicains et démocrates . Votre message est passé et pas besoin pour cela d'invoquer les grands quotidiens.

Mais cela ne répond pas à ma question : pourquoi Palin? S'opposer à un choix apparemment grégaire de ses contemporains implique-t-il de choisir méchaniquement l'autre camp? Avoir peur des mouvements de foule implique-t-il qu'il faille foncer dans l'autre sens?
Il semble pourtant possible de pouvoir orienter ses concitoyens quand ils foncent aveuglement,(ici de les sortir de la caverne où ils souffrent pour vous de l'illusion obamienne).
Pour faire bref : la probable légéreté des foules est un avis dont l'on peut débattre mais cela ne justifie pas le choix de Palin. Comment le justifiez vous alors?

Par ailleurs j'aimerez que vous prolongiez votre idée sur la thématique ''primaire et discutable de la jeunesse avenir du monde.''
Ma vision là dessus serait que la jeunesse est héritière du monde livré par ses aînés . Elle hérite d'un passé lourd à porter mais ce passé est ce qui permet à la jeunesse d'avancer forte des expériences et erreurs passées.

Pour finir je reste persuadé que notre relation sera toujours intimement marquée par le fait que vous avez matière à m'apprendre . Peut être est-ce pour cela que je m'acharne à vous interroger. Je veux savoir , pas plus que vous ou mieux qu'un autre , mais grâce à l'émulation qu'engendrent nos débats.

Olivier Milza de Cadenet a dit…

Bonsoir passant;
Je n'ai pas choisi Palin. J'ai voulu provoquer par la dérision et le "décalage" une réflexion contradictoire sur LES identités américaines. Cette plaisanterie c'est vrai parfois sérieuse, alternant réflexion et humour (ce que vous me reprochez) entendait déclencher un choc dont devait sortir une relativisation de l'obamania. Mais il est évident qu'Obama domine le paysage politique, à cette restriction près qu'il la domine d'autant plus que cette fois, le "ticket" républicain s'avère, je vous le concède, médiocre. Laissons Palin désormais. Pour la jeunesse, ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas de ces vieux cons frustrés qui haïssent la jeunesse. Admirateur de Leonardo di Caprio (mais oui!) et de Vincent Cassel -pour ne prendre que deux exemples, je considère plus sérieusement que vôtre génération est plus lucide que la nôtre par certains côtés. En revanche, je refuse l'équation "jeunienne" actuelle dans la mesure où il existe des vieux visionnaires et des jeunes ringards. Tout existe. Heureux de ce calme retrouvé et heureux d'échanger avec vous (et les autres)plus paisiblement.
Amitiés.
PS: à propos de la responsabilité que j'ai à l'égard des étudiants: beaucoup ont pris le texte Palin au deuxième degré et ne me l'ont pas reproché. Peut-être vôtre tempérament vous portait-il à une réception plus "sérieuse". Avançons maintenant vers d'autres sujets.
A bientôt!