"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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lundi 14 février 2011

JAPON(S) 2009: LA DAME D'UENO.

"Dans le cas japonais...le symbole a tendance à déborder ce qu'il signifie: la fleur peinte est plus vraie que son modèle, l'onnagata -l'acteur travesti du kabuki- est plus vrai que la femme ( toutes deux en effet sont des abstractions, des idées soit de la fleur soit de la femme)".
PHILIPPE PONS; "D'Edo à Tokyo. Mémoires et modernités".
Ueno, ce "débarcadère de volontés" (KARA JURO).
































...Je vous ai vue pour la première fois début septembre, vous vous distinguiez à peine, malgré les teintes de vos vêtements, de cette vague de lotus en fleurs sur l'étang Shinobazu, en contrebas du parc d'Ueno. Vous êtes restée immobile, la main à peine levée, puis s'inclinant vers votre toile, pendant des heures. Je n'osais pas m'approcher de vous, prendre une photo du visage tourné vers les fleurs de lotus et que dissimulait encore davantage votre chapeau. Etiez-vous jeune ou vieille, souriante ou grave, sereine ou appliquée...? Je ne le saurai jamais.
J'ai quitté Tokyo pour trois semaines, j'ai voyagé, je vous ai sans doute oubliée. De retour à Tokyo, la veille de mon retour, j'ai voulu revoir une fois encore le parc d'Ueno et l'étang Shinobazu. Le jour baissait, j'étais fatigué, nostalgique déjà, mon corps et mon âme déjà écartelés par les premiers signes du Revenir. Soudain, vous m'êtes apparue. Vous portiez les mêmes vêtements, étiez debout au même endroit et vos mains faisaient les mêmes gestes très lents. On ne voyait pas votre visage. J'avais le sentiment que vous m'étiez restituée. J'aurais aimé vous parler, ne serait-ce que pour vous dire que je vous avais aperçue au même endroit trois semaines auparavant, que je vous avais en quelque sorte retrouvée...Il m'a fallu comme m'arracher à votre silhouette et à la presque douleur de ne devoir jamais connaître votre visage. Pourtant, je l'associe à la voie très douce dans le métro, une voix comme tranquillement au bord des larmes, résignée, qui répète deux fois, à la station "Asakusa", ce motif: "Ueno...Ueno-de..." Vous êtes ma Dame d'Ueno et ma dernière image de Tokyo cet été là. Une image d'automnes...














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