"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

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mardi 1 novembre 2011

ATHENES 2009/ 2010.
































On visite Athènes pour ses ruines prestigieuses, agora, Parthénon...J'ai voulu fixer par ces photographies un état des lieux des ruines nouvelles, ces vieux marchés, ces immeubles "bourgeois" dont les façades s’effritent, les petites maisons de Plaka, envahies par les ronces, l'arrondi d'un balcon, des stores déchirés, de fausses colonnes devenues plus vraies que leurs modèles au moment de disparaître. Il faut parcourir Plaka à l'aube, je parle du "haut Plaka" dont les ruelles ombreuses s'agrippent aux pentes de l'acropole; à ce moment naissant du jour, la lumière, rasante, pénètre dans des cours abandonnées, révélant ces fresques contemporaines dont les teintes violentes s'harmonisent étrangement bien avec la puissance bouleversante des constructions antiques. Je suis cet archéologue de l'éphémère errant au milieu des effondrements pariétaux et des chats faméliques. Je regarde Athènes mourir une nouvelle fois et ne trouve un peu de réconfort que sur les longues avenues sombres, très sud-américaines, du côté d'Omonia. Bien sûr, il reste le désordre un peu stambouliote du Pirée, juste à la sortie de la gare, en face du bassin des ferries cycladiques. La petite gare du Pirée me fait penser à son double à Istanbul, la gare de l'Orient-Express, coincée entre la colline de Topkapi et les quais, près du pont de Karakoï. Souvent, l'âme d'une ville survit moins dans ses splendeurs que dans ses agonies. J'aime, par dessus tout, la gare d'Usküdar, côté asiatique. De style "mauresque", si proche de la mer qu'elle semble, de loin, n'être qu'un palais de plus le long du Bosphore, elle ouvre la ligne d'Ankara, c'est-à-dire l'Orient. Au buffet, salle immense, haute de plafonds et aux murs recouverts de vieilles photos, on t'y propose des "mezze" et des petits verres de raki...Déjà des émotions de Batoum, déjà tous les Libans...! A Athènes, tout en haut du Lycabète, la ville se masse à mes pieds, tableau saturé de constructions seulement interrompues par les entailles nettes des grands cimetières. Je pense à Théo Angelopoulos, sans doute un des plus grands cinéastes de notre temps, à ses films palimpsestes où même l'espace, tragique, ne parvient pas à guérir du temps. Comme la Théssalonique de "L'éternité et un jour", Athènes m'est apparue comme la ville de la fin des temps. Et de tous les débuts.

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