"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

"L'aventure, c'est le réalisme de la féerie" (ANDRE MALRAUX)

DERNIERES PUBLICATIONS OMDC SUR LE BLOG

  • Eloge des frontières (Conférence). La frontière-contact comme condition de la civilisation. (Conférences de Cadenet).
  • L'imaginaire dans la pensée économique. (Conférence donnée en décembre 2010 dans le cadre de l'étude du thème mobile "L'imagination" (prépa HEC). Rubrique "conférences de Cadenet".
  • IMAGES DE L'HISTOIRE, HISTOIRE DES IMAGES: LA REPRESENTATION DE L'HISTOIRE CONTEMPORAINE AU CINEMA.( Histoire et culture générale aux concours d'entrée aux IEP et Ecoles de commerce).
  • Autour de l'ouvrage de JOAN SCOTT, "Théorie critique de l'Histoire". Analyse du livre. ( GRANDES LECTURES).
  • -La guerre comme moteur de l'Histoire.( conférence donnée à l'IUT de l'Université Paris V en 2010). Libéllé "Conférences de Cadenet").
  • MARC LAZAR; "Le communisme, une passion française": analyse critique. (42 pages). GRANDES LECTURES.
  • -LE CERCLE : L'ENSEIGNEMENT PAR PETITS GROUPES.
  • -Media et politique: images du pouvoir et pouvoir des images (conf. donnée en février 2010 à l'IUT de l'Université Paris V). Libellé "Conférences de Cadenet".
  • CHRIS MARKER:UNE EDUCATION DU REGARD (Rubrique "Histoires des images, images de l'Histoire").

mercredi 16 novembre 2011

GRECE (Cyclades) 2010: Amorgos, Naxos, Santorin, Paros, Antiparos, Rhodes.











































































































THALASSA, THALASSA...



"Thalassa, thalassa, thalassa...". Rien n'a vraiment changé là-bas depuis 2000 ans, malgré l’assommoir du tourisme, heureusement concentré sur quelques "spots" nettement délimités. Evitez Sounion et Myconos, et vous retrouvez un peu partout - singulièrement au matin sur les quais des vieux ports- quelque vieil Ulysse contemplant en souriant "l'aube aux doigts de rose". Il faudrait être peintre ici, tant les Cyclades, au même titre que l'Inde, demeure la patrie des couleurs absolues. Le bleu de l'indigo y est toujours plus bleu que l'indigo! Les pêcheurs y sont davantage que des pêcheurs: ils sont la pêche immémoriale, lançant leurs lignes de fonds comme naguère les filets, d'un geste lent et très pur, et les gosses y jouent encore sous les hautes arcades ombreuses de palais incertains, à Rhodes, on sent frémir le soir les hauts murs des castels croisés et Ariane, délaissée par Thésée, dort quelque part dans une de ces maisons de Chora, quand nous abordons Naxos au moment où la lumière du soleil couchant en découpe les cubes blancs contre l'orangé doux des hautes collines...A l'arrivée du ferry du Pirée dans la petite baie de Parikia, sur Paros, les Grecs continuent de nous attendre comme si nous avions rendez-vous, dans les mains la petite pancarte offrant le gîte et le couvert. Pour la seconde fois en deux années, j'aperçois Petros et son fils; ils nous sourient déjà alors que la passerelle n'a pas encore touchée le quai. Petros ne m'a pas seulement séduit avec ses chambres au milieu des bougainvillées, mais aussi le soir de ma première arrivée quand, après quelques ouzos, les langues se sont déliées, et qu'à ma remarque sur la qualité exceptionnelle de son français il m'a fait cette réponse improbable: "C'est que je suis un Grec de Constantinople". Constantinople! C'est la première fois que j'entends ce nom ailleurs que dans les propos d'un professeur d'études byzantines. Petros fait partie de ces Grecs lettrés, francophones et francophiles, qu'on rencontrait un peu partout entre Beyrouth, Smyrne, Constantinople et Andrinople, à la fin du XIX° siècle. Chassés par Atatürk au moment de la formation de la Turquie moderne (1923), ces pieds-noirs de l'ancien empire ottoman forment une confrérie prestigieuse de nostalgiques souriants. Il n'y a pas mieux qu'un nostalgique pour savoir conserver les traces. Au pays des ruines spectaculaires, Petros est le contraire d'un archéologue: c'est un gardien tranquille des sons, des goûts, des odeurs et des mots, une sorte de "berger de l'Etre" à sa façon.

A Santorin, il faut beaucoup d'imagination et un peu de culture pour se souvenir que d'ici, il y a plus de 4000 ans, partirent vers l'inconnu méridien les derniers Minoens rescapés du cataclysme volcanique de Thera. En ce temps là, les catastrophes n'enclenchaient pas de lamentations humanitaires: elles jetaient les hommes vers leurs destins, c'est-à-dire aussi l'Histoire. Les Minoens de Thera firent cap au Sud jusqu'en "terra libyca" et fondèrent les premiers comptoirs grecs de Cyrénaïque aux noms mythiques- Cyrène, Ptolémaïs...- pionnières de l'aventure grecque en Méditerranée. Santorin, rongée davantage par les boutiquiers que par l'érosion marine des falaises de lave, c'est Lourdes et le Mont Saint-Michel transportés dans l'univers du kebab mondialisé et des magasins branchés. "Zara" ou "Chanel" au-dessus de la grande caldeira: un goéland mazouté. Sortez le soir et arpentez les ruelles blanches très loin des galeries marchandes. Pour le photographe, priorité aux courtes focales et à la saturation de l'objectif. Descendez à pieds jusqu'au vieux port, écrasé entre la falaise et la mer: quelques vieux hangars et des ancres rouillées vous restitueront, étrangement, un peu de la "grandeur" passée, à la façon de ces eaux fortes, ou de ces "sanguines", dont étaient friands les voyageurs des temps anciens. Surtout, quittez Santorin: c'est quand elle s'éloigne que cette île devient belle!

Le drapeau grec porte les couleurs de cette terre, primaire sans être primitive. Quitter le Pirée - dont je reste persuadé qu'il est aussi un homme!- c'est refaire tout Voyage, tout Départ, tout sublime Éloignement...J'aime les mots "appareillage" et "bastingage", j'aime ces familles qui installent leurs lits sur les decks des ferries quand le soleil se couche et le chuintement de soie froissée des vagues contre la coque. J'aime apercevoir des îles dans la brume d'organdi des matins (Terre!) mais j'aime par dessus tout, tout autour de moi, la mer. Thalassa, thalassa...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

I have read so many posts regarding the blogger lovers but this piece of writing is really a fastidious paragraph, keep it up.

sulit
sulit
sulit
sulit
sulit
http://209-20-69-40.slicehost.net/node/6076
http://1dividend.com/?q=node/20034
http://240plan.ovh.net/~fedulm/boeleke/phpBB2/profile.

php?mode=viewprofile&u=146
http://2009.desurasur.org/content/get-most-desirable-strategies-social-media-marketing
http://163.23.183.145/userinfo.php?uid=3822

my website - sulit