Ne nous y trompons pas : sport et politique est un vieux couple ! Athènes et Rome, matrices incontournable, inaugurent, en deçà de la « paideia » hellénique et de l’apprentissage romain de la « virilitas », une collusion étroite entre célébration du corps athlétique et mutations du corps…politique. Rivalités des cités, rivalités des ethnies, glorification d’une puissance culturelle et militaire, le sport antique reste très éloigné de l’idéal olympique revisité par PIERRE DE COUBERTIN pour la plus grande gloire des démocraties conquérantes ! Toutefois, le XX° siècle opère une accélération brutale et globale de l’intrusion du sport dans l’univers politique. Avec les grands totalitarismes, le sport n’est plus que le prolongement de l’idéologie par d’autres moyens. Médiatisé par le cinématographe, sa mythologisation participe, à Berlin, comme à Moscou ou Pékin d’une mise en scène massifiée de corps signifiants. On passe des « sportifs » au « sport » en tant que catégorie technique. Déjà présente dans le monde antique, la performance individuelle s’estompe derrière la performance collective démultipliée de plus en plus par la Technique. Avec la Guerre Froide, le sport devient le lieu par excellence de l’affirmation de la puissance d’un modèle idéologique, au même titre que les sciences et la technique dont il devient d’ailleurs de plus en plus dépendant. C’est que nous sommes entrés dans l’ère technique, et plus encore dans la « dromosphère » (PAUL VIRILIO), l’univers de l’accélération et sa deshumanisation au profit des prothèses globales. Cette mutation, ravalant de plus en plus le sport en une pure technique spectaculaire » -au sens de la « société du spectacle » de GUY DEBORD- prouve par la même que, dans le domaine sportif comme dans bien d’autres domaines, nos démocraties massifiées usent des mêmes ressorts que les totalitarismes.
PLAN DE LA CONFERENCE:
I. Sport et idéologie: la matrice antique.
A/En Grèce, sport et idéologie se juxtaposent sans se confondre.
B/A Rome, ils fusionnent dans une "militarisation" des corps.
II. Sport et idéologie à l'époque contemporaine.
A/De Coubertin au sport fasciste.
B/Sport et Guerre Froide: l'URSS à la recherche d'un "homme nouveau".
III.Le sport dans la "dromosphère" globale de l'ère technique.
A/ Sport et progrès technologique.
B/ Le sport: un élément moteur de la "dromocratie".
BIBLIOGRAPHIE.
Prix: 50 euros
(Les deux conférences, "Religion et modernité" et "Sport et idéologie": 80 euros).
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