Il y a des acteurs, il y a des films qui marquent pour la vie, qui marquent une vie, décident pour une vie. "Lawrence d'Arabie" de David Lean a fait partie pour moi de ces films décisifs. "Lawrence"m'accompagne depuis toujours, avec Jeff Costello du "Samouraï" de Jean-Pierre Melville, le "Professeur Aschenbach" et "Tadzio" de la "Mort à Venise" de Luchino Visconti, "Cybèle" des "Rendez-vous de Ville-d'Avray" de Serge Bourguignon, Mathilda du "Léon" de Besson et quelques autres... "Le Samouraï", c'est Delon, la grâce tragique des archanges, le tueur fou d'amour, bref, l'amour...
Peter O'Toole, je fis sa connaissance un dimanche de 1962 où ma grand-mère m'entraîna dans la salle panoramique du Grand Rex. J'avais 9 ans. Je crois être tombé amoureux de lui comme on tombe amoureux à neuf ans: totalement, pour toujours! Depuis, j'ai revu 64 fois "Lawrence d'Arabie" et suis resté 64 fois scotché sur les yeux bleus de Peter O'Toole, bleus comme la nuit des déserts, et sur la scène d'anthologie où "Lawrence", en un accès de narcissisme somptueux, enfantin en somme, tourne sur lui-même pour éprouver les mouvements aériens de sa melaya blanche, homme,enfant et femme en même temps...
Longtemps, longtemps après, je parcourrai la Syrie, la Jordanie et le grand désert du Wadi Rum, marchant sur les traces du vrai Lawrence, Thomas-Edouard, et lirai, aux pieds des montagnes qui lui donnèrent son nom, à mes voyageurs bouleversés, des pages entières des "Sept Piliers de la Sagesse", un de mes livres-passeurs pour ma passion des hauts voyages. Pourtant, c'est toujours le regard de Peter O'Toole qui émergera de mes rêveries arabes...Homosexualité diffuse? Peut-être. Qui sait! Une certaine empathie très "japonaise" pour les androgynies, à coup sûr.Et qu'importe: aimer un homme, aimer une femme: l'important c'est d'aimer, à mort. Le regard de Peter O'Toole dans le film de David Lean m'a injecté pour toujours le "virus" de l'amour total. Un acteur, un livre, un film: pour la vie.
Alors, Farewell and Thank you Sir...and Salam, Salam!
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